Enregistré en 1985, « Rubberband », l’album résolument groove et funky de miles Davis n’était jamais sorti. Trois producteurs ont terminé l’opus, pour le plus grand bonheur des fans du maître !
Un album posthume mérite quelques éclaircissements, retour en 1985 : Miles Davis quitte Columbia Records après 30 années de collaboration pour travailler avec Warner Bros.
En octobre , il entre en studio à Los Angeles ( Ameraycan Studios) pour enregistrer « Rubberband of life » produit par Randy Hall et Zane Giles . En invités, Al Jarreau et Chaka Khan étaient attendus pour poser leurs voix sur ces nouvelles compositions très marquées de la culture soul et funk, un disque radicalement opposé à ces œuvres précédentes. Finalement, il enregistrera « Tutu » à la place.
En 2017, 32 ans après le début de l’enregistrement de « Rubberband », Randy Hall, Zane Giles et le neveu de Miles Davis, Vince Wilburn, Jr.ont entrepris de finir cet album. La version finale comprend la participation de nombreux invités, dont les chanteuses Ledisi ( nommée 12 fois aux Grammy Awards ) et Lalah Hathaway ( la fille du légendaire Donny Hathaway ).
« Oncle Miles serait fier. Randy, Zane, moi-même et toutes les personnes impliquées ont mis tout leur cœur et leur âme dans « Rubberband » » déclare Wilburn, Jr.
Les fans de Miles Davis ont pu entrevoir un aperçu de l’album perdu du légendaire trompettiste lors de la sortie des quatre titres du « Rubberband EP » parus dans le cadre Record Store Day ainsi qu’en version digitale. Désormais, vous avez accès aux onze titres en CD, vinyle et version digitales. La pochette de cet album est illustrée par une toile originale peinte à l’époque par Miles Davis. Depuis quelques années Miles Davis consacrait une grande partie de son temps à l’art de la peinture, d’autant plus qu’en 1982 suite à une attaque qui a paralysé sa main droite, il ne jouait plus autant qu’à l’accoutumé. Guidé et initié par sa compagne de l’époque, la peintre et sculptrice new-yorkaise Jo Gelbard, miles Davis déclarait à l’époque : « La musique est une peinture que l’on peut entendre, et la peinture est une musique que l’on peut voir . »
L’album signe d’entrée la patte de Miles Davis avec ce son inimitable, tantôt feutré, tantôt clair. Accentué par une rythmique funk et quelques sons rock des années 70, le résultat est bluffant. Un son disco-funk-soul mais très synthé et dansant avec notamment le cinquième titre « Give it up », une rythmique particulièrement inspirée et qui donne l’envie de bouger !
Toujours en quête de nouveaux sons et de nouvelles écritures, cet album sonne très contemporain, étonnamment actuel ! Un album joyeux, joueur, à l’image du trompettiste dont on entend parfois la voix parlée, si spéciale. Un album bien loin des climats qui ont valu au compositeur le surnom de « prince des ténèbres » !
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