Isabelle Gireau, présidente du Hot Club de Lyon, a annoncé, dans un courrier rendu public, sa démission pour des raisons, a-t-elle précisé, autant internes qu’externes. Professeur des écoles, bénévole de l’association depuis 15 ans, devenue secrétaire, elle avait été nommée présidente il y a cinq ans, en septembre 2020, lorsque le président en exercice, Sami Chidiac, avait dû démissionner pour des raisons professionnelles (il était parti travailler dans le nord de la France).
C’est peu dire que le moment était alors mal choisi : l’épidémie de Covid-19 avait, on s’en souvient, conduit le gouvernement à imposer un premier confinement d’une durée de deux mois et surtout, à imposer la fermeture de tous les lieux de spectacle, dont les théâtres et les lieux de musique. Le Hot Club avait ainsi fermé ses portes du 17 mars au 17 septembre 2020.
C’est dans ce contexte qu’Isabelle Gireau avait pris la présidence : on vous passe les épisodes, le désarroi des musiciens, la déperdition du public et bien sûr la difficulté pour toutes les petites mains de l’association de se serrer les coudes en attendant des jours meilleurs.
Durant ces cinq années, en fait, beaucoup de choses se sont passées, surtout en interne, notamment dans la façon d’accueillir les musiciens qui jouent chaque soir (du mercredi au samedi). Né en 1948, fier d’être aujourd’hui le plus vieux Hot Club de France comme d’Europe, le caveau avait jusque là pour principe de ne pas rémunérer les musiciens (à l’exception de quelques affiches que l’on n’est pas prêt d’oublier). Ceux-ci acceptaient de jouer avec l’idée d’assurer année après année une sorte de permanence musicale, chaque soir, chaque semaine, année après année. C’est à ce moment là que le conseil d’administration avait décidé de mettre en place la rémunération des musiciens sans pour autant s’éloigner de sa politique tarifaire qui permet à tout un chacun de se payer une soirée au Hot Club.
Dans le même temps le Hot n’a cessé de modifier ses rouages, son équipe et son fonctionnement sans renier pour autant ses préceptes d’origine, son lieu, son organisation, son accueil, Gérard Vidon, président honoraire du Hot (il en avait pris la tête le 10 mai 1981), demeurant présent et témoin de l’institution.
Au final, Isabelle Gireau est donc restée présidente du Hot Club durant 5 ans, poursuivant le travail de Sami Chidiac et de Gérard Vidon et imposant sa marque sur le plus vieux club de jazz de Lyon, comme de l’Hexagone. C’est peu dire que le célèbre caveau qui affiche 74 ans d’âge, est en bonne santé, poursuivant soir après soir sa mission : être la scène de référence lyonnaise, rhônalpine, en matière de jazz au quotidien, vitrine de cette musique, de tous les musiciens qui, d’une façon ou d’une autre, ont poussé les portes du Hot, y ont démarré leurs premières impros, avant de former telle ou telle formation.
Tous ces groupes qui forment, il faut bien en être conscient, l’histoire du Hot Club.
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