Pour le chanteur et guitariste lyonnais Jack Bon, le blues est une forme musicale vocale et instrumentale, dérivée des chants de travail et des gospels émanant des populations afro-américaines du Sud des Etats-Unis. Depuis la fin du XIXe siècle, le blues a influencé la musique américaine sous toute ces formes – country, jazz, rhythm and blues, rock, pop, ….
Les nombreux artistes qui ont alimenté ce style musical ont constitué un répertoire immense fait de sang, de sexe, de chemins sans fins, de pauvreté, de déracinement, de couleur de peau, d’alcool et d’amour (love in vain).
Jack Bon est un des rares artistes français – de surcroît lyonnais – qui sait de quoi, de qui il parle, quand il chante et joue les blues.
Le gaillard n’a jamais rien lâché. Présent depuis plus de quarante ans sur la plupart des scènes régionales ou nationales, du groupe mythique givordin « Ganafoul » (74-82) où il assurait déjà le chant et la guitare, jusqu’à son trio actuel « Jack Bon Slim Combo » et sa remarquable conférence-concert sur le blues « Blues Boom », il a multiplié les expériences dans une rare fidélité à ce style.
Fortement influencé par les bluesmen du Delta et du Texas, qui ont pourtant tous un style bien personnel, Jack Bon a su garder une grande cohérence dans son spectacle solo tant dans l’aspect instrumental que vocal.
Ampli et sono légers, alternant guitare acoustique et guitare résonateur, il parcourt les shuffles, les boogies, les blues traditionnels, les ragtimes, dans une technique de main droite très groovy, mélangeant solos, accords, bottle-neck et basse continue.
Voix de blues, il revisite sans caricature – le répertoire des plus grands bluesmen – « JB Lenoir », « Willie Dixon », « Lightnin’ Hopkins (ah le fumeux « Don’t you tear my clothes »), « Robert Johnson », l’admirable « Mississippi John Hurt », « John Lee Hooker », « Blind Blake » : que du beau monde…
Il a effectué un concert d’une heure et demi, au Café des amis à L aCroix-Rousse, le 7 novembre dernier. Une soirée très agréable et chaleureuse qui donne envie de se resservir – rien que par gourmandise…
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