Malgré une annulation, celle d’Ibrahim Maalouf, les deux soirées payantes programmées au Palais ont rassemblé près de 2 200 spectateurs, et les concerts gratuits du festival « off » ont conquis 6 000 personnes en quatre jours de festivités.
Un bel encouragement pour ce jeune festival qui a pour ambition de gagner la notoriété de celle de ses aînés, le Monte-Carlo Sporting Summer Festival et le festival de Juan-les-Pins, tous deux sous la houlette de Jean-René Palacio, directeur artistique de la Société des Bains de Mer, l’un des principaux partenaires institutionnels de ces festivals.
La programmation 2017, à l’instar de la dernière édition, avait affiché clairement ses promesses : diversité, éclectisme et soif de liberté. Elle n’a pas failli et le succès a été au rendez-vous.
L’éclectisme était présent dès la soirée d’ouverture avec le concert d’Eddy Mitchell, programmé à la suite de Richard Bona & Mandekan Cubano autour de son nouvel album « Heritage ».
Schmoll
Avant de s’évader le lendemain pour un déjeuner avec Charles Aznavour et Laurent Gerra (parrain du festival) à la table de Marc Veyrat, lequel a retrouvé ses deux étoiles au Michelin, « Schmoll », bientôt 75 ans, nous a ouvert l’appétit en réalisant un vieux rêve : se produire sur scène avec un big band. Même si le swing et le boogie-woogie ont sacrifié aux rythmes plus assagis d’un répertoire composé de tubes tels que « Sur la route de Memphis », « La dernière séance », ou « Rio Grande », la « vieille canaille » a connu une véritable ovation devant un parterre de fans réunis au Palais (des Sports), dont le plus célèbre d’entre eux, Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II de Monaco, venu spécialement pour son idole. Le lendemain, le Prince sera intronisé citoyen d’honneur de la commune de Megève par le maire de Megève, Catherine Jullien-Brèches, qui excusera l’absence de Jean-René Palacio, directeur artistique de la Société des Bains de Mer de Monaco, pour des soucis de santé (on lui souhaite un prompt rétablissement).
« Heritage », çà pourrait être peut-être celui de Quincy Jones (producteur du projet chez Qwest Records, son label), mais c’est surtout une exploration de toutes les musiques du monde, afro-cubaines, latin-jazz et mélodies africaines, que Richard Bona a livrées en première partie de cette soirée, résolument très éclectique. L’artiste camerounais, qui se considère « comme un éternel étudiant de la musique, qui a besoin d’aller la chercher, la découvrir, et d’écouter de nouveaux sons », a fait preuve, une nouvelle fois, d’un immense talent, tant sur le plan vocal que comme multi-instrumentiste hyperdoué (basse, guitare, percussions, claviers) et arrangeur. Il a entraîné dans son tourbillon musical un public conquis.
La deuxième soirée revendiquait comme un souffle de liberté avec Macy Gray et Avishai Cohen qui présentait son nouveau projet « Jazz Free ». En première partie, le contrebassiste Avishai Cohen, accompagné de la chanteuse Karen Malka et d’un sextet unique, qui réunit Yael Shapira (violoncelle, voix), Elyasaf Bishari (oud, basse, voix), Jonatan Daskal (claviers), Itamar Doari (percussions, voix) et Tal Kohavi (batterie) a proposé une véritable expérimentation musicale enrichie par des sonorités et des inspirations insolites.
Avishai passe de la basse acoustique à la basse électrique avec une facilité déconcertante, puis laisse s’exprimer ses musiciens, avec des sons inspirés tour à tour de la musique orientale, techno, jazz et même latin jazz.
Une salsa orientale acoustique en rappel, fera se lever tous les spectateurs, ravis de la découverte de cet artiste iconoclaste ou de son nouveau projet. En deuxième partie, Macy Gray a déversé un répertoire de titres empruntés du répertoire soul et R’n’B, dont elle est, sans contexte, la reine actuelle.
Multi-récompensée, la diva, récompensée par le Grammy Award de la meilleure performance vocale pop pour son titre « I Try » et de nombreuses distinctions remportés tout au long de sa carrière, a interprété ses plus grands titres et des morceaux extraits de son dernier album « Stripped », son premier album de jazz.
Avec un hommage particulier aux Mégevans et au public francophones qui avait fait le déplacement avec un dernier rappel du titre de Claude François « My Way ». Malgré un changement de scène un peu long et une soirée trop intense, la puissance de cette machine à soul a gagné la ferveur du public qui quittait le Palais autour de minuit.
Diversité (et diversion), pour la soirée de clôture, recomposée après l’annulation quelque peu tardive d’Ibrahim Maalouf. Initialement programmée au Palais, cette soirée a finalement été déplacée sur la scène centrale, place de l’église, avec Alune Wade, bassiste et compositeur et son special guest Oxmo Puccino qui partageaient une affiche très métissée.
Ibrahim Maalouf, aurait dû présenter sa nouvelle tournée 2017 autour de son projet « Kalthoum », un hommage aux femmes. Mais parfois, les femmes sont imprévisibles.
Malgré l’heure un peu tardive du concert programmé en plein air et le froid ambiant d’une journée maussade, 600 spectateurs ont communié sur le groove d’Alune Wade et le rap d’Oxmo Puccino réunis.
Le off s’étoffe
Le festival off, avec près de 70 concerts, a enflammé les différentes scènes du village. On a pu y croiser Festen « Mad System », Ifé, les Chaupiques Brassband, ou encore Sammy Miller and The Congregation (USA) dont les membres ont fait preuve d’une énergie redoutable pendant les quatre jours du festival.
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