Le réchauffement climatique n’est pas dû qu’à une production anthropogénique de gaz carbonique, non madame. Il est aussi dû, et c’est scientifiquement prouvé, à une abondance de groove chez certains groupes, groove qui provoque la danse chez l’auditeur qui par frottement induit un échauffement.
Les groupes de la journée n’ont effectivement pas manqué de faire monter la température et tous les publics sont repartis conquis. Petit compte-rendu de cette journée en trois étapes.
Première étape: La Nouvelle-Orléans
Skokiaan, une fanfare New-Orleans avec cuivres, bois et percussions, était le premier groupe de la journée.
Comme la Funk, les musiques de la Nouvelle Orléans mettent tout de suite un sourire sur mes lèvres et je n’étais pas le seul à avoir le sourire, vendredi. Skokiaan dispense une musique généreuse, énergique et pleine de bonne humeur.
A son écoute, on pense directement à l’illustre Dirty Dozen Brass Band (la guitare en moins). Tous rompus aux spectacles de rue, certains font par exemple partie de la compagnie « Les charentaises de luxe », les musiciens s’y entendent pour faire participer leur public et maintenir le cap quoi qu’il arrive.
Certains résidents de la maison d’accueil spécialisée du Rosier Blanc, où se tenait le concert, se sont montrés très enthousiastes à l’écoute de Skokiaan et ont interagi directement avec le groupe, des musiciens moins expérimentés y aurait perdu le fil.
Vous l’aurez compris, Skokiaan est une fanfare de qualité et je vous recommande chaudement de leur emboiter le pas pour une de leurs déambulations, vous ne le regretterez pas.
Deuxième étape : quelque part entre la France, l’Allemagne et le Brésil …
Un peu plus tard, en soirée et à Saint-Genest-Malifaux, ce fut au tour du trio Dreisam de réchauffer l’atmosphère de son Jazz aux influences multiples. Nora Kamm (sax soprano), Camille Thouvenot (piano) et Zaza Desiderio (batterie) joue ensemble depuis quatre ans.
Cette expérience commune accumulée est évidente, tant la maitrise de leur répertoire et leur décontraction est flagrante. Chez Dreisam ça démarre au quart de tour, dès le premier morceau tout est là. Le groupe installe une atmosphère poétique d’où jaillit en une fraction de seconde une énergie folle, sortie d’on ne sait où. Le saxophone d’abord sensuel devient rageur et puissant. Le pianiste et le batteur, d’abord dans la délicatesse et l’ornementation, s’animent tous deux. La batterie enfle, le piano vrombit, ensemble ils propulsent le saxophone qui n’en finit plus de monter, jusqu’au paroxysme.
Dreisam a maintenu son public en haleine tout un set durant, enchainant les titres de leur album « Source » sorti l’année dernière. Cerise sur le gâteau, au rappel le groupe s’est fendu d’un énorme medley (avec du Police, du Michael Jackson, du Bob Marley …) dont le public a repris les mélodies avec enthousiasme.
Troisième étape : retour aux States
Tout juste le temps de s’enfiler une petite mousse et voilà que déboule un « The Buttshakers » chaud comme la braise. On fait de la place pour les danseurs en enlevant des chaises, ce soir ça va se déhancher baby! Et comme le dit la chanteuse « Shake what your mama gave you! ».
Le répertoire de The Buttshakers est un mélange de compositions et de reprises Rhythm and Blues et Soul de bonne facture. La section, certes réduite avec seulement un saxophone baryton et un trombone, est efficace et a un son bien tonitruant.
Le groupe a installé d’emblée une ambiance de bonne humeur et fait danser son public. Pour les quelques réfractaires à la danse, la chanteuse (à mi-chemin entre Aretha Franklin et James Brown) est allée les motiver directement en dansant et chantant avec eux. Enchainant les rythmes endiablés, The Buttshakers nous a laissé bien transpirant à la fin de son show.
Une bonne conclusion pour une journée forte en émotions!
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