Après une belle entame sur une scène installée dans un bel endroit de Chiroubles, vendredi 23 août, la pluie a joué des claquettes samedi, écourtant la deuxième et dernière journée du JazzFest’Festival.
Celle-ci annonçait une programmation alléchante avec quatre formations au programme, sur une terrasse dominant le Beaujolais à plus de 700 mètres d’altitude. Mais Jupiter n’en a pas voulu ainsi. Il a écourté le concert du quintet d’Alfio Origlio et de la chanteuse lyonno-éthiopienne Fleur Worku qui n’a pu qu’interpréter sur scène que trois morceaux ; tandis que la dernière formation programmée Ultime Lovers n’a simplement pas pu jouer…
La seconde édition du Jazz’Fest Festival avait pourtant démarré le vendredi 24 août en fanfare avec un double concert gospel à l’église de Chiroubles. Double, car la billetterie étant fortement sollicitée, il a fallu programmer un deuxième concert du groupe de gospel. Une entame donc en forme de succès.
Les festivaliers présents dans l’église de Chiroubles n’ont pas eu à le regretter, les chanteuses et chanteurs du Gospel Soul, formation originaire de la région lyonnaise irradiant dans la pure tradition exubérante de cette musique religieuse, creuset du jazz.
Ils ont fait fait vibrer l’assistance. On se serait presque cru dans une église d’Harlem un dimanche matin…
Changement total de style ensuite, puisque la suite du Festival menait les festivaliers à quelques centaines de mètres plus loin, toujours dans la commune qui a donné son nom à un des dix crus du Beaujolais au sein d’un clos bouliste en balcon dominant la plaine, offrant pour l’occasion une belle salle de spectacle où se produisit un groupe de New Orleans, Pic-Pulses.
Mené par Eric Luter, cette formation a le mérite de proposer un style de jazz que l’on a désormais rarement l’occasion d’entendre, mais un jazz festif qui se révèle accessible à tous ; à l’instar des cabarets de son lieu de naissance de Bourbon Street à la Nouvelle-Orleans. Devant un public fourni, le quintet a donc terminé, de manière particulièrement festive cette première journée festivalière.
Si l’on ose dire, la deuxième et dernière journée du Festival ne fut pas de la même eau.
Est-ce l’altitude de la Terrasse de Chiroubles dominant la plaine qui attira Jupiter. Toujours est-il qu’il déchaîna les vannes du ciel, bien avant la fin du Festival.
La météo étant inquiétante,, le directeur, Olivier Depardon décide d’avancer le premier concert d’un quart d’heure et de réduire drastiquement la durée des sets.
La formation lyonnaise menée par le guitariste Léo Geller prit ainsi rapidement la première possession de la scène.
Le temps de découvrir un certain nombre de compositions du leader de la formation, inspirées de Pharaon Sanders, voire même de John Coltrane. De quoi faire naître un univers très particulier et très coloré en compagnie du saxophoniste Jérémie Lucchese et de la contrebassiste Fanny Boutellier.
Mais le clou de la soirée, certes là aussi quelque peu écourté , sans conteste fut offert par ElliAVIR, la formation auréolée notamment de sa victoire au Tremplin ReZZo de Jazz à Vienne.
En compagnie de ses musiciens, la chanteuse et compositrice Lou Rivaille impressionna par sa personnalité et son originalité. Une formation à la coloration particulière née du mélange étonnant à de multiples reprises de la voix de Lou Rivaille et de la trompette de Rémi Flambard : on avait souvent du mal à dissocier les deux. Un bonheur.
D’essence profondément jazz, ElliAVIR, une formation à la réputation grandissante, puise dans la musique du monde, parfois même du chant celtique, voire encore dans les musiques de l’est.
La chanteuse profita d’ailleurs de son passage sur la scène chiroublonne pour présenter de nouveaux morceaux.
C’est après que ça se gâte : on a guère le temps d’apprécier le quartet d’Alfio Origlio et de la chanteuse lyonno-éthiopienne Fleur Worku au violon électrique et à la voix que les cieux commencent à gronder.
Au bout de trois morceaux, sous les cieux déchaînés la scène doit s’éteindre, sonnant avant terme la fin du Festival.
C’est ainsi qu’un groupe a manqué à l’appel, le dernier affiché au programme : Uptime Lovers qui devait terminer le festival de façon œcuménique avec ses neuf musiciens et un chœur.
Malgré tous ces aléas dus aux risques inhérents aux spectacles en plein air, Olivier Depardon, le créateur de ce Festival made in Beaujolais n’en garde pas moins le sourire et tire néanmoins un bilan positif de cette deuxième édition.
« Nous avons plus que doublé notre nombre de festivaliers qui étaient cette année près de 700 », se félicite-t-il. Des festivaliers surtout en provenance du Beaujolais et du Mâconnais, mais relativement peu de Lyon.
Ce jeune Festival qui petit à petit est en train de s’ancrer dans le Beaujolais affichera donc, c’est sûr, l’année prochaine une troisième édition. Il n’a heureusement pas été emporté par les eaux…
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