MAGIC MALIK FANFARE XP3
Onze heures Onze
Malik Mezzadri : flûtes
Pascal Mabit : saxophone alto
Maciek Lasserre : saxophone soprano
Johan Blanc : trombone
Olivier Laisney : trompette
Fanny Ménégoz : flûte
Alexandre Herer : Fender Rhodes
Gilles Coronado : guitare
Daniel moreau : synthétiseurs
Mailys Maronne : piano, mélodica
Nicolas Bauer : basse
Vincent Sauve : batterie
- La fanfare XP avait déjà deux disques à son actif. Voici donc le dernier en date. L’on y retrouve les décalages rythmiques, l’univers tonal personnel du flûtiste et quelques déréglages mélodiques de bon aloi. L’ambiance est à l’exploration, ce qui entraîne une sorte de mouvement perpétuel alternant l’introspectif et l’expressionniste, sans jamais franchir le mur du son. Ici on creuse, et là on aplanit. Même le relief est mouvant. Chacun peut emprunter son chemin, construire et déconstruire, au service d’un collectif homogène d’où émerge une musique en tout point particulière. On se souvient cependant, en l’écoutant, que Miles a existé, quelques autres en sus. Ce n’est pas pour autant un reproche car les douze musiciens savent mettre en valeur les compositions de leurs collègues comme du leader. Pour l’auditeur, c’est le genre de disques dans lequel on rentre ou pas. Nous, on a eu du mal à en sortir.
SIRIL MALMEDAL HAUGE & KJETIL MULELID . Blues and bells
Grappa
Siril Malmedal Hauge : chant
Kjetil Mulelid : piano
Invités :
Hildegunn Øiseth : bukkehorn (3), Flûte (8)
Henriette Eilertsen : flûte (5)
- Piano voix ? On ne vous dira pas que l’on déteste ça, bien au contraire. Et ce duo norvégien possède toutes les qualités que l’on aime trouver dans un duo. L’homogénéité, l’atmosphère, le feeling et la complémentarité, la musicalité. Autour d’une playlist éclectique, le duo construit un univers suffisamment original pour ne pas être ignoré. Kjetil Mulelid à lui seul mérite le détour. Plus qu’un accompagnateur lambda mettant en valeur sa partenaire, il est un élément qui sait lui répondre et surprendre dans le même temps, avec notamment une clarté percussive dans le jeu en tout point remarquable. Siril Malmedal Hauge quant à elle distille majoritairement un chant nuancé, enrichi de quelques envolées jamais criardes) avec un timbre légèrement voilée qui sied à l’ambiance septentrionale du disque. Si l’ambiance générale est jazzy, les mélodies abordent divers genres et l’on n’a pas pu s’empêché de penser à Joni Mitchell sur un ou deux titres, entre autres. Tout semble simple dans cet album aux résonances multiples, très travaillé et riche de ses détails.
https://sirilmalmedalhauge.com/siri…
PIERRE L. CHAMBERS . Shining moments
Dash Hoffman Records
Pierre L. Chambers : chant
Karen Hammack : piano
Henry Franklin : contrebasse
Clayton Cameron : batterie
Jeff Kaye : trompette
Dori Amarilio : guitare
Cathy Segal-Garcia : backgrounds
Nous avons de prime abord écouté ce disque par curiosité car Pierre Chambers est le fils de Paul, contrebassiste iconique décédé à trente-trois ans en 1969. C’est d’ailleurs un hommage à ses parents, sa mère d’abord à avec le titre « This Mother », interprété sur un mode récitatif (Pierre Chambers est également poète) et, ensuite, son père avec « This Father », lui aussi parlé avec pour seul accompagnement une contrebasse. Les textes de ces deux pièces sont d’ailleurs d’une densité et d’une sensibilité touchantes. Pour le reste, hormis ces deux morceaux, c’est du jazz parfaitement joué et la voix du leader, avec son grain marqué par les années, est redoutable d’efficacité, sans fioritures. De beaux standards sont au programme et le groupe qui l’accompagne fait un travail ancré dans la nuance (qui nous ramène à l’époque où son père jouait avec eux). Ces musiciens-là ne sont visiblement pas friands d’esbroufe et cela nous convient très bien. Après une ou deux écoutes, nous avons été convaincus du bien fondé de cet enregistrement (son premier disque…) qui contient un je ne sais quoi faisant toute la différence. Il est probable que dans nos contrées ce Cd passe inaperçu, une raison suffisante pour vous en parler.
https://www.facebook.com/mpcjazzgem
TROPICAL JAZZ TRIO . On peut parler d’autre chose
French paradox
Alain jean Marie : piano
Patrice Caratini : contrebasse
Roger Raspail : percussions
Invitée : Maryll Abbas
- La musique des Caraïbes, ce n’est pas vraiment ce que l’on préfère. On dira même qu’en écouter un disque entier pouvait relever de la punition. Ceci clairement posé, les musiciens de ce trio ne sont pas sortis du four avant-hier et leur musicalité est telle qu’elle a tout emporté sur son passage et nos réticences avec. Avec un son à la rondeur chaleureuse, le trio décline les différentes influences du genre en souplesse. C’est travaillé au cordeau et l’exigence musicale est bien réelle, ce qui ne les empêche pas de produire une musique parfaitement lisible, mélodique en diable et, naturellement, ensoleillée. Les trois complices se connaissent bien et depuis longtemps. Ils peuvent conséquemment tout se permettre avec une aisance hallucinante. Ils ont la science en bandoulière et le rythme dans la chair. La première est au service de la seconde et elle est si délicatement présente qu’elle s’efface presque derrière la spontanéité de l’idiome. En un mot, bluffant.
https://www.accent-presse.com/artis…
DAVE BURRELL . Harlem rhapsody
Parco Della Musica Records
Dave Burrell : piano
Présenter Dave Burrell (1940) serait lui faire un affront bien qu’il soit aussi estimé qu’il est discret. On vous passe la liste des musiciens avec qui il a joué (elle est longue) parce que seule sa musique compte. Profondément ancré dans la tradition afro-américaine, il n’en est pas moins un explorateur aux inspirations multiples, avec une vision très personnelle et pleine d’audace de la composition. Sa musique est tour à tour une recherche sur le futur et une célébration de la tradition ; il le dit lui-même : « Harlem Rhapsody représente la synthèse de ma musique et en même temps un aperçu de l’avenir. Il n’y a pas de style fixe, mais un échange continu d’informations, d’inventions et de passions, entre le passé et le présent, le présent et le futur : un dialogue d’exploration et d’excitation incessantes, de l’intérieur à l’extérieur, du ragtime au no-time ». Elle est également animée par une dynamique et une approche percussive du clavier qui le rendent immédiatement identifiable. Proche aussi à certains égards de la musique contemporaine, depuis bientôt six décennies, Dave Burrell inscrit son parcours musical exemplaire au-dessus de la temporalité, sans compromission aucune ; la meilleure façon qui soit (hélas) de demeurer sous-estimé ou pire, inconnu du plus grand nombre.
https://www.daveburrell.com/framese…
JACQUES SCHWARZ-BART . The Harlem suite
Ropeadope Records
Jacques Schwarz-Bart : saxophone
Victor Gould : piano (1.5.7.9)
Sullivan Fortner : piano (2.3.4.6.8)
Grégoire Privat : piano (10)
Matt Penman : contrebasse
Reggie Washington : contrebasse (10)
Marcus Gilmore : batterie (1.5.7.9)
Terri Lyne Carrington : batterie (2.3.4.6.8)
Arnaud Dolmen : batterie (10)
Malika Tirolien : chant (2)
Stéphanie McKay : chant (9.10)
- Jacques Schwarz-Bart a beaucoup fréquenté l’Amérique, pas seulement celle de ses Antilles originelles, mais aussi celle de la côte est des États-Unis où il fit ses armes, à Boston, et à New York. Il a expérimenté bien des choses dans ce creuset du jazz et c’est de cela qu’il se souvient dans ce disque. On trouve donc dans cet album du jazz allant du bop au groove d’aujourd’hui, des expressions plus contemporaines flirtant avec le hip hop, bref de quoi voyager sur une base polyrythmique qui s’accommode volontiers d’un lyrisme jamais démenti chez le saxophoniste, lyrisme propice à de grandes chevauchées au sein desquelles les différents langages musicaux se côtoient sans accroc. Accompagné par des cadors, américains ou non, Jacques Schwarz-Bart fait un sans faute bien vitaminé et plus coloré encore qui donne à l’auditeur un large sourire. Un disque à partager avec les ceusses faisant assaut de cordialité en toute circonstance.
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