EBERHARD WEBER . Once upon a time, live in Avignon
Ecm
Eberhard Weber : basse
- Eberhard Weber (1940) a depuis de nombreuses années un statut particulier dans le monde du jazz. Moins emphatique que la moyenne des musiciens du genre, pour tout dire plus fin et doté d’une virtuosité discrète, il a toujours privilégié une musicalité qui lui est propre. Dans ce concert à Avignon, enregistré en 1994, c’est bien cela que l’on retrouve. Avec une diction mélodique précise, il condense son art du schéma narratif avec un indiscutable brio. Considéré comme un chambriste émérite, il développe des thématiques parfaitement originales depuis toujours et c’est une sorte d’anthologie de son savoir-faire qui définit la ligne directrice de cet album en tout point passionnant où l’on peut écouter certaines de ses compositions les plus connues. De la belle ouvrage, insensible à l’usure du temps, qui nous fait souvenir de la créativité aussi bouillonnante qu’insensée d’une époque passée où d’aucuns pensaient que les rêves pouvaient se réaliser. Non pas que nous n’ayons rien à nous coller entre les oreilles aujourd’hui : c’est simplement différent.
https://www.ecmrecords.com/artists/1435045784/eberhard-weber
ALEX RIEL / BO STIEF / CARSTEN DAHL
. Our songs
Storyville Records
Alex Riel : batterie
Bo Stief : contrebasse
Carsten Dahl : piano
- Un magnifique trio nordique, avec deux anciens (Alex Riel et Bo Stief) et un presque nouveau (Carsten Dahl), qui s’attaque à quelques standards emblématiques sans omettre d’ajouter des compositions originales et quelques traditionnels, c’est d’emblée intéressant. Et l’écoute ne contredit aucunement cette impression première. Les trois musiciens sont au diapason et leur art s’exprime avec une élégance non feinte en toutes circonstances. Les mélodies sont largement mises en avant avec une finesse tout à fait convaincante, l’écoute entre les membres du trio est parfaite, et il semblera à l’auditeur que c’est la musique qui mène le trio et non l’inverse. Mais c’est ce qui arrive quand des musiciens de ce calibre se concentrent sur l’essentiel, sans jamais en rajouter, en laissant s’épanouir un lyrisme paisible qui convient à l’évidence aux paysages musicaux septentrionaux déployés dans ce très bel album qui donne du temps au temps et des résonances subtiles, fruits d’une excellence musicale indubitable.
https://storyvillerecords.com/
A. CECCARELLI / P.A. GOUALCH / D. IMBERT . Porgy and Bess
Trebim Music
André Ceccarelli : batterie
Pierre-Alain Goualch : piano, claviers
Diego Imbert : contrebasse
David Linx : chant (8)
- Ce trio a déjà une décennie d’expérience derrière lui. Il faut bien cela pour s’attaquer à Porgy and Bess, monument Gershwinien s’il en est, d’autant que nombre de grands noms s’y sont par le passé frotter et que certains d’entre eux en ont livré des versions magistrales. Les trois musiciens qui osent cette ré-interprétation ne sont pas des lapins de trois semaines, ils font même partie du gratin français du jazz. C’est pourquoi, à l’écoute, l’on n’est pas étonné de constater que c’est très bon et sacrément bien foutu. Le swing est là, l’interplay fonctionne à plein régime, les solis sont inspirés et en place, bref ça roule. C’est du jazz aux petits oignons qui rend un hommage sincère et fort bien arrangé (qui aurait pu être casse-gueule) à une œuvre incontournable du répertoire. Le disque dans son ensemble est créatif et élégant : la belle version de Summertime proposée le démontre amplement. A écouter bien évidemment.
JUAN CARMONA . Zyriab 6.7
Nomades Kultur
Juan Carmona : guitare
Piculabe, Ana Polanco : chant
Smail Benhouhou : piano
Rachid Zeroual : flûte
Ana Carrasco, Isidro : percussions flamenca
Youcef Grim : percussins orientales
Invités :
Duquenque, El Pele, Youba Adjrad, Kawthar Meziti : chant
Istanbul Strings
Dorantes : piano
Bijan Chemirani : percussions iraniennes
Ibrahim Maalouf : trompette
Wissam Joubra : oud palestinien
Ptit Moh : mandole, banjo
Domingo Patricio flûte
Naseer Shamma : oud irakien
- D’origine kurde et persane, Zyriab était un musicien poète qui parcourut presque 7000 kilomètres entre Bagdad et Cordoue ou il créa la première école de musique au monde. Il y mourut en 857. Avec un grand nombre d’invités dont les nationalités marquent les étapes du voyage méditerranéen, Juan Carmona crée un album concept entièrement dédié à celui qui ajouta une cinquième corde et des barrettes à l’oud traditionnel. Sous la forme d’un voyage sonore particulièrement bien produit, le guitariste et ses compagnons de route développent des paysages musicaux où s’empilent, tel un palimpseste, les différentes cultures traversées par Zyriab en son temps. A l’écoute, rien cependant ne permet de le penser tant l’homogénéité de l’ensemble est patente. Aérienne en toute occasion, avec une rare élégance, la musique composée par Juan Carmona (à l’exception d’un titre de Rachid Taha) réalise une synthèse remarquable de raffinement et de poésie de cet univers lointain et pourtant encore très pertinent. Si ce disque en forme d’ode au multiculturalisme est de bon augure par les temps qui courent, c’est aussi et avant tout une belle réussite musicale.
THE AMAZING KEYSTONE BIG BAND . Christmas celebration
Nome
Vincent Labarre, Thierry Seneau, Félicien Bouchot, David Enhco : trompette & bugle
Bastien Ballaz, Loïc Bachevillier, Aloïs Benoit : trombone
Sylvain Thomas : trombone basse
Ghyslain Regard : flûte, piccolo & saxophone baryton
Kenny Jeanney : saxophones alto & soprano
Pierre Desassis : saxophone alto & clarinette
Fred Couderc : saxophone ténor & clarinette basse
Eric Prost, Jon Bouteillier : saxophone ténor
Thibault Francois : guitare
Fred Nardin : piano
Patrick Maradan : contrebasse
Romain Sarron : batterie
Célia Kameni, Pablo Campos : chant
- Bientôt Noël. En attendant que Nils Landgren sorte son énième disque du genre sapinesque avec les boules et tout et tout, c’est l’Amazing Keystone Big Band qui s’y colle. Nous sommes un peu limités sur le sujet mais y a-t-il beaucoup de jazzmen français qui ont fait un album de Noël, qui plus est un big band ? Nobody ? Personne ? Bref, la jeune garde du jazz français qui sévit sous cette bannière et qui s’est déjà fait brillamment remarquer par le passé rejoint le vaste groupe (beaucoup d’amerloques, là-bas c’est un sport national) de ceux qui ont mis le jour de la dinde bien fourrée et de la bûche indigeste en musique. Ave Célia Kameni et Pablo Campos au chant, l’Amazing Keystone big band réalise un album que vous pourrez offrir à vos lardons (les p’tits loups du jazz, ça commence à dater), pourvu qu’il évite le dernier single d’Orelsan. D’une manière générale, l’album est plaisant et bien foutu. Naturellement, ce n’est pas révolutionnaire, mais ce n’est pas fait pour ça. Cela permet cependant de dire à Mariah : tu sais où tu peux te le Carey ton « All I want for Christmas ? » Et c’est déjà pas mal, non ?
https://www.keystonebigband.com/
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