Avant de tirer le bilan de l’édition 2016 du Rhino, rebondissons déjà vers le futur. De quoi sera-t-il fait, du côté du Rhinocéros ?
Ludovic Chazalon-Il n’y aura pas de Rhino d’été comme ce fut le cas dans le passé, bien évidemment pour des raisons budgétaires.
En revanche, il y aura cette année de nombreux concerts scolaires, ainsi que les désormais traditionnels « Jeudi du Château », à Saint-Chamond.
Et puis nous travaillons déjà sur l’édition 2017, voire même 2018 que nous voulons consacrer pour partie à David Bowie. Daniel Yvinec, l’ancien directeur de l’Orchestre National de Jazz œuvre avec nous sur ce sujet. C’est déjà bien avancé et les choses sont en train de se finaliser.
Nous aurons sur scène des musiciens qui ont joué avec Bowie.
Revenons à l’édition 2016 du Rhino qui vient de se terminer. Quel bilan ?
Positif car nous avons connu un taux moyen de remplissage de 80 %, ce qui représente près de vingt-deux mille spectateurs réunis lors de cinquante concerts qui se sont déroulés dans pas moins de vingt-neuf communes.
Quel est le public du Rhino ?
C’est un public provenant de la grande région Rhône-Alpes.
Comme le festival est très décentralisé dans les communes, mais aussi à Saint-Etienne, Lyon et Vienne, on y trouve pour près de la moitié un public local qui n’est pas obligatoirement un grand fan de jazz, mais qui en général découvre et apprécie ; le tout complété d’un public qui vient d’un peu partout : de Lyon, d’Ardèche, de l’Isère.
Les Festivals souffrent, on le sait. Jazz à Francheville a baissé le rideau, A VaulxJazz va devenir biennal. Le Rhino a-t-il aussi souffert pour élaborer son budget. Combien, d’ailleurs ?
Le budget du Rhino s’est établi cette année à 700 000 euros.
Nous avons eu la chance de ne pas subir d’énormes contraintes financières cette année et cela est dû au fait que le Rhino est extrêmement décentralisé : les communes participent au financement des concerts et du fait de notre forte irrigation dans le territoire, nous bénéficions de subventions du Département de la Loire, de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Qui plus est, nous sommes une toute petite structure avec une poignée de permanents, soit un poste et demi, portée par de nombreux bénévoles.
On sait que le Rhino-c’est son ADN-constitue un lieu de découverte de nouveaux talents. Qui vous a le marqué le plus cette année ?
Dans mon top 3, je mets d’abord, en n°1 la fille du compositeur et pianiste d’origine chilienne, la violoncelliste Ana Carla Maya qui s’est produite le 6 octobre au théâtre de Givors. Elle s’est produite en solo : un très grand moment !
En n°2, j’inscrirai la formation américaine « The Rad Trad » qui se sont produits le 22 octobre à Chateauneuf, quelle énergie, quel talent, incontestablement la scène montante.
Et enfin en n°3, Arielle Besson et Lionel Suarez, qui mêlent la trompette et l’accordéon que l’on a pu entendre le 23 octobre dans l’église de Pavezin dans le Pilat. A la fois une grande fragilité , mais aussi une complexité, une grande richesse…
J’ajouterai à cette liste, « Get the Blessing » le groupe de Bristol qui s’est produit le 18 octobre au théâtre de Vienne, un groupe qui m’a fait, mais pas seulement à moi, une très forte impression.
A quoi attribuez-vous cette forte résilience du Rhino qui vient donc de passer avec succès le cap de la trente-huitième édition ?
Je pense que c’est dû au fait que depuis sa création c’est un Festival qui prend des risques, qui donne carte blanche à de jeunes musiciens ou formations talentueux, mais peu ou pas encore connus. Cela se sait : le public est toujours prêt à jouer le jeu…
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