…Et ce, en reprenant une formule qui fait le succès de l’AmphiJazz de l’Opéra de Lyon, c’est-à-dire en accueillant un artiste en résidence.
Ce sera en l’occurrence Dhafer Youssef qui va avoir carte blanche pour créer et improviser autour des thématiques du musée.
Une résidence qui succède à la toute première, celle de Nguyên Lê en 2015, un musicien que l’on a d’ailleurs récemment pu ouïr à ce même AmphiJazz de l’Opéra en compagnie de Michel Bénita.
Ceux qui ne le connaissaient pas ont pu le découvrir cet été au théâtre antique de Vienne. C’est un jazzman inclassable.
Natif d’un petit village de pêcheur du sud-est tunisien, Dhafer Youssef, cela se ressent dans ses compositions et sa manière de chanter, est issu d’une longue lignée de muezzins.
Son grand-père l’a d’ailleurs initié au récital coranique. Il a ensuite effectué ses armes musicales en Europe, en Autriche, notamment, se frottant aux musiques électroniques et au jazz.
Décollage garanti
Sa musique, du moins celle qui émane de son dernier opus « Birds requiem » est faite de longues psalmodies aux sonorités chaudes et à vrai dire plutôt envoûtantes. Décollage garanti.
Le grand charme de la musique de Dhafer Youssef est le métissage, le brassage, qu’elle met en œuvre. Elle est fortement empreinte de musique arabe, du fait notamment de la sonorité caractéristique de l’oud, est à la frontière du jazz, voire même de la musique indienne que l’on retrouve dans les percussions.
Elle ne se perd pas pour autant dans les méandres de ces influences, donnant naissance à une musique vraiment originale, extra-ordinaire, dans le sens propre du terme, à l’aune de la forte personnalité de son auteur.
Sur certaines compositions, il utilise sa voix de haute-contre qui s’affirme sur scène comme un instrument à part entière et qui part sillonner les étoiles.
L’été dernier, à Jazz à Vienne (Photo Christophe Charpenel)
A Vienne, cet été, le public a suivi son concert avec jubilation, exprimant son intense plaisir en final, par une standing ovation.
Trois rendez-vous sont programmés
-D’abord un duo avec Dave Holland qui est l’un des plus grands contrebassistes de Jazz.
Partenaire fidèle de Miles Davis, d’Herbie Hancock ou de Chick Corea et distingué par de multiples Grammy Awards, il est, tout comme Dhafer Youssef, un éternel curieux qui aime les aventures et les rencontres (avec Pepe Hachibuela, Juan Carmona ou Zakir Hussain pour n’en citer que quelques-unes).
Une première rencontre au musée avec Dhafer Youssef pour un concert inédit.
Voyages dans le Nouveau Monde : Duo avec Dave Holland Mardi 26 avril | 20 h 30 dans le Grand auditorium 20 € | 15 €
-Second concert : « Voyages en Perse ». Tel est le nom poétique choisi par Dhafer Youssef pour évoquer le programme de ce concert.
Un voyage au-delà des frontières de l’Iran actuel (jusqu’en 1934, l’Iran portait le nom de Perse) pour une évocation du grand empire des rois achéménides de l’Antiquité.
Dhafer Youssef investit actuellement ses recherches musicales dans le Nord-Ouest de l’Iran et la République d’Azerbaïdjan, au coeur des traditions musicales azeris pour nous préparer un programme qui devrait s’avérer surprenant.
Voyages en Perse Jeudi 28 avril | 20 h 30 au Grand auditorium du musée 20 € | 15 €-Adultes | 1 h 15
-Le dernier concert sera en duo avec Ballaké Sissoko : un musicien malien, grand maître de la Kora. Il est issu d’une prestigieuse lignée de djélis (griots), les musiciens conteurs de la culture mandingue.
Ses rencontres avec Vincent Segal, Ludovico Enaudi et bien d’autres musiciens sont autant de preuves de son ouverture.
Associer l’Oud de Dhafer Youssef et la Kora de Ballaké Sissoko, c’est réunir deux histoires, celle du monde arabe et de l’Afrique, les cordes sensibles de la musique du Monde.
Voyages aux Pays des Griots – Duo avec Ballake Cissoko – Samedi 30 Avril | 20 h 30 – Grand auditorium – 20 € | 15 € Adultes | 1 h 15.
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