Ce festival inédit, qui se promène pendant près de quinze jours en Drôme provençale, approche. Non seulement, ce festival visite chaque soir tous les jazz, du big band au trio intimiste, de la flûte au bandonéon, mais il en profite pour se promener entre Baronnies et Tricastin, même si sa base reste Buis-les-Baronnies. Surtout, Parfums de Jazz part à la découverte d’artistes de jazz souvent méconnues, sources de musiques toutes plus séduisantes les unes que les autres
Parfums de Jazz, 23ème édition. Tout démarre le 14 août pour finir le 27. Entretemps, ce festival original qui irrigue chaque année la Drôme Provençale se sera promené des Baronnies (où il est né) jusqu’au Tricastin où il accueillera en final l’Orchestre National de Jazz.
Parfums de Jazz ? Un savant cocktail : paysages uniques, villages attachants, lieux de concerts réinventés et surtout, multiples musiques de jazz souvent inattendues ou méconnues. A chaque soir, son plateau, ses musiciennes-musiciens avec une ligne de conduite qu’Alain Brunet, le président-fondateur du festival répète depuis maintenant 4 ans : accueillir des formations de jazz de toutes tailles, de toutes tendances, de toutes couleurs, à la seule condition qu’elles soient emmenées par une musicienne.
Ce qui aurait pu n’être qu’une tentative d’une année ou d’une édition du festival ne cesse d’être reconduit depuis quatre ans. Révélant au passage la richesse d’artistes féminins souvent noyées dans un jazz historiquement plus masculin, à l’exception du vocal.
Paradoxalement, cet axe musical n’a cessé de se renforcer au fil des ans, malgré le contexte sanitaire et les multiples difficultés d’organisation imposées à tous les festivals, allant des précautions à prendre jusqu’à la désaffection du public qui commence seulement à reprendre le chemin des spectacles.
D’abord une balade romantique : dépaysement assuré
Parfums de Jazz ? D’abord une balade romantique dans une Drôme provençale à l’étonnante diversité : entre ambiances, atmosphères, couchers de soleil et paysages, cette Drôme est multiple et il ne faudra pas hésiter les premiers soirs à faire quelques kilomètres pour rejoindre Saint-Ferréol-Trente-Pas, Mollans-sur-Ouvèze ou Montbrun-les-Bains avant de prendre ses quartiers à Buis-les-Baronnies. C’est dans ces trois villages en effet que démarre cette 23ème édition. Dépaysement assuré.
Pour la partie artistique, les douze soirées, placées donc sous le sceau féminin, apparaissent en fait comme un voyage musical inédit, naviguant entre petites formations et big bands, alliant voix et instruments, sur des répertoires inédits ou se basant sur quelques standards incontestables. D’où le charme de ces soirées : à côté des formations ou des artistes plus reconnus comme l’Orchestre National de Jazz ou la chanteuse Liane Folly, se presseront sur les scènes de Parfums de Jazz des formations étonnantes, de tous styles et de toutes provenances. Il y aura bien sûr pour démarrer Freyja, dans un répertoire des grandes dames du jazz interprété par Catali Antonini, soutenue par le solide trio de Gaby Schenke (sax), d’Hélène Avice (cb) et de Yanni Balmelle (gr). Une alliance instrumentale délicate sur des thèmes empruntées à Abbey Lincoln, à Carla Bley ou à Cassandra Wilson.
A chaque soir sa couleur : du trio au big band
Parmi les perles de cette édition, sans doute aussi la venue de la chanteuse américaine Mandy Gaines escortée au piano de Cédric Chauveau – swing à tous les étages- et, beaucoup plus intimiste, le concert de Ludivine Issambourg, extraordinaire qui n’hésite pas à plonger sa flûte dans un univers musical faisant une large place à l’électrique. C’est de cette ambivalence que naissent un son et une ambiance paradoxales, poussant la flûtiste à puiser au fond d’elle-même pour ne pas se laisser déborder.
A chaque soir sa couleur. Ainsi cette soirée avec Christophe Dal Sasso dont le big band accueille Géraldine Laurent et Sophie Alour, des habituées du festival. Ou cette autre soirée tournée vers le blues avec Natalia M. King. On reparlera de cette voix, mélange de poésie et de rudesse, de ses albums successifs (elle en est au 7ème), de sa façon d’associer le public à ses tourments, des musiciens qui l’entourent et qui l’aident à plonger dans un blues immédiatement communicatif. Surtout, la voix : une tonalité parfaite, un phrasé idéal pour arpenter et faire vivre ces musiques. Plus rare qu’on ne croit.
Lakecia Benjamin en Quartet : ne pas louper
On en a assez dit : mais n’oublions pas le Louis Jallu Quartet pour un hommage à Piazzolla, ces Las Harmanas Caronni qui viennent en compagnie d’Eric Truffaz, et bien sûr ce Dal Sasso Big Band. Toutefois, une des soirées les plus attendues sera sans doute celle du Lakecia Benjamin Quartet, et de ce programme annoncé : « The Coltranes ». On l’a compris : hommage à John mais aussi à Alice. N’a-t-elle pas expliqué un jour qu’elle avait découvert John grâce à Alice ? Et non le contraire. Du grand art en tout cas. Un phrasé sax impeccable, une façon de vivre sa musique, le tout dans un joli petit écrin musical.
PARFUMS DE JAZZ/PRATIQUE
Un festival itinérant pour découvrir la Drôme provençale
Parti de Buis-les-Baronnies, il y a 23 ans, Parfums de Jazz n’a cessé d’élargir son aura en associant de plus en plus de communes des Baronnies ou du Tricastin. Ainsi cette année, le festival se déplace de Saint-Ferréol-Trente Pas à Saint-Paul-Trois-Châteaux, en passant par Mollans-sur-Ouvèze, Montbrun-les-Bains, Buis-les-Baronnies et Pierrelatte. Voilà pour les douze concerts qui forme la trame du festival. Mais, comme à l’habitude, le festival organise également des concerts dans de multiples communes, mettant en avant le jazz régional ou dans des lieux généralement tenus à l’écart de la musique. Ces concerts « Jazz au Village » sont une des fiertés de l’équipe de Parfums de Jazz : il s’agit de mener une action culturelle en milieu rural ou dans des lieux généralement tenus à l’écart de la musique créative. Ainsi, des concerts sont organisés à Saint-Sauveur-Gouvernet, au centre de vacances Annibal et sur les places de Buis-les-Baronnies, dans les communes de Beauvoisin, Venterol, Saint-Auban-sur-Ouvèze, la cave du Rieu Frais de Sainte-Jalle, les communes de Nyons, Saint-Restitut, Saint-Remèze, Pierrelatte, La-Garde-Adhémar et Monségur-sur-Lauzon en partenariat avec l’association Les amis du jazz traditionnel de Rochegude.Tout ça est proposé gratuitement.
C’est également un bon moyen de découvrir cette Drôme multiple, depuis les Baronnies jusqu’au Rhône, avec des concerts, organisés dans les lieux les plus beaux qui soient en fin d’après-midi.
Des tarifs mesurés : de 17 à 28 euros en tarif plein
Le premier concert, celui du 14 août, est gratuit. Les onze autres, du 15 au 27 août, sont vendus de 17 à 28 euros pour le tarif plein (et de 13 à 22 euros en tarifs réduits). Plus intéressant si l’on pense assister à plusieurs concerts, les « pass » vendus 40 euros pour 2 soirées, 57 pour trois et 72 euros pour quatre soirées (30, 42 et 52 euros en tarif réduit).
Du Ciné-Jazz à Buis-les-Baronnies les 17,18 et 19 août
Les horaires peuvent vous dérouter mais durant ces trois jours, le cinéma Le Reg’Art organise des séances à 9h30 et à 15 heures consacrées évidemment au jazz. Le programme a été construit sous l’égide de Jean-Paul Boutellier et de Pierre-Henri Ardonceau. Ce dernier tiendra également une conférence « Jazz et Danse » le mercredi 17 août à 15 heures incluant des vidéos de films ?
Le programme : https://www.parfumdejazz.com/au-programme/
La billetterie : https://www.parfumdejazz.com/
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