Ne voilà-t-y pas en effet que notre musicman vient en effet réaliser jusqu’à samedi à Lyon une « résidence » totale qui ne passera pas inaperçue : deux séances en duo sur le coup de midi avec Médéric Collignon et Xavier Desandre Navarre et trois soirées pleines qui, déjà, posent problème.
D’ordinaire –comme s’il y avait de l’ordinaire à l’Amphi, je vous l’accorde- en cas de résidence à l’Amphi (rythme : une fois par mois), vous pouvez à peu près choisir votre soirée, du jeudi au samedi, même si l’on sait qu’on courre plus de chance de trouver le caveau complet le samedi que le jeudi.
Mais pour Andy Emler, il en va, il en sera tout autrement. Le musicien a en effet organisé sa résidence de toute autre façon : trois soirées, trois concerts différents, et six trios différents.
Andy Emler convie les musiques les plus éloignées en apparence
Ca a quelque chose de sédimentaire : Andy Emler a semble-t-il bien compris le message et le conseil de François Postaire, l’âme du lieu, qui est convaincu que les résidences de l’Opéra de Lyon (truc à peu près unique en France), sont faites pour tenter, expérimenter et découvrir un musicien sous toutes ses facettes.
Avec Andy Emler, il est vrai qu’on est servi : ce musicien, compositeur, chef d’orchestre, découvreur et parfois pianiste, est l’essence même de ce à quoi conduit la musique improvisée : des rencontres, spontanées ou non, des essais, réussis ou non, des découvertes, intéressantes ou non. Il suffit de le retrouver au cœur de son MegaOctet (voir sur Utube un concert ……pour s’en convaincre) pour saisir comment le musicien partage comme il respire, convie les musiques les plus éloignées en apparence de sa trame pour mieux montrer ce que toutes ont en commun, pourquoi, à un moment ou à un autre, toutes se rejoignent.
Tuba, euphonium, piano : trio inhabituel
Donc trois soirées, six trios. Aux côtés du pianiste-puissance invitante, des musiciens familiers, souvent venus à l’Amphi dans telle ou telle formation. Mais, comme pour corser la chose, et s’il est resté dans le cadre strict du trio, Andy Emler s’est en fait empressé de l’interpréter à sa guise.
Jeudi soir, il ne tombait pas sous le sens que le premier trio à prendre la parole serait constitué d’un tuba (François Thuillier) et d’un euphonium (tuba ténor) (Anthony Caillet). Samedi soir, il n’était pas non plus totalement prévisible que le dernier trio à être convié par le maître des lieux serait constitué de flûtes (Jocelyn Miennel) et de chants basques (Benat Achiary). Reste que durant ces trois soirées, les 12 musiciens-nes ainsi invitées partagent avec le musicien de multiples connivences : Echampard est présent dans le tout dernier album sorti en octobre dernier.
On pressent tout de même que, ce faisant, c’est toute l’histoire de ces liens musicaux noués au fil des ans par le musicien qui remontera ainsi en surface. De cette sorte de liberté totale prise avec les différents canons musicaux, admis ou délaissés. Non pas une remontée dans le temps mais son exact contraire, toutes voiles dehors.
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