Les big bands, des dinosaures en voie de disparition ? Il est vrai qu’ils sont de moins en moins nombreux à arpenter les scènes du monde.
S’il n’en reste qu’un-heureusement ce n’est pas encore le cas-, ce sera sans conteste le Lincoln center orchestra dirigé par Wynton Marsalis, sans conteste l’un des meilleurs actuellement au monde.
Les big bands n’attirent plus le public ? Faux, puisque Wynton Marsalis et ses quinze musiciens ont fait le plein à l’Olympia à Paris, le 4 février, avant de faire de même à l’Auditorium de Lyon deux jours plus tard, samedi 6 février où il a, là aussi, joué à guichet fermé, devant 2 100 aficionados de tous âges, enthousiastes, vibrants à chaque solo.
Le concert lyonnais, copier-coller du concert parisien ? Absolument pas : Wynton Marsalis a chamboulé sa programmation, proposant un concert à 80 % différent de celui proposé dans la salle créée par Bruno Coquatrix.
Il a joué ses propres compositions, celles de musiciens de l’orchestre tels que le saxophoniste Ted Nash, mais aussi des standards à l’instar de « Rhapsody in blues » la célébrissime œuvre classico-jazz de Gershwin, mais encore des thèmes de Thelonius Monk, voire de Dizzy Gillepsie , en final.
Et c’est sans doute là la clef du succès du Lincoln : ce renouvellement permanent, cette volonté de coller au lieu, au moment, à l’air du temps. Wynton Marsalis a dépoussiéré le big band, lui redonnant un sacré caractère festif et créatif, avec de temps à autres des clins d’oeil musicaux potaches.
Il est vrai que cette formation est constitué de quinze musiciens de haute volée capables d’exprimer chacun leur forte individualité, tout en se coulant dans cette puissante machine à swing aux rouages, toujours très soul, jamais mécaniques et parfaitement huilés.
Surprise en fin de concert, pour le dernier morceau avant le rappel, Wynton Marsalis convie un jeune altiste italien assez stupéfiant : le petit prodige d’origine sicilienne Francesco Cafiso qui a Wynton Marsalis pour mentor, excusez du peu et qui fait étalage de sa virtuosité…
C’est d’ailleurs Wynton lui-même qui clôt la soirée, après rappel insistant, en tricotant une dernière dentelle sonore avec sa trompette.
A noter que c’était le dernier concert présenté par Stéphane Kochoyan, directeur de Jazz à Vienne, organisateur de cette soirée en co-production avec l’Auditorium et en partenariat avec le Festival de Jazz de St-Fons, avant son départ le 1er mars pour prendre la direction du Festival de Jazz de Marseille.
Après quatre ans de direction de Jazz à Vienne, il finit le job sur un magnifique point d’orgue.
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