En première partie : Brad Mehldau
Quel bonheur de retrouver de la musique vivante, l’ambiance du Jazz à Vienne malgré une jauge réduite mais qui a donné à cette soirée une intimité bien agréable.
Quelques gouttes de pluie combinées avec la lumière du coucher de soleil, donnait un visuel assez magique.
Et la magie, Brad Mehldau a su la conjuguer ce mardi soir dans une forme ou il excelle : le solo.
Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas ressenti une telle émotion lors d’un concert de piano à Vienne. Brad Mehldau a intégré l’essence même des grands pianistes de jazz et celle des grands compositeurs « classiques » à la fois dans sa technique de jeu, dans sa vision de la composition comme dans son art de l’improvisation avec une personnalité musicale diaboliquement singulière.
A 50 ans, avec un nombre impressionnant de collaborations et d’enregistrements, Brad Mehldau atteint une maturité, une plénitude qui ressortent à tous les instants du concert : sa présence charismatique, sa communication avec le public, ce silence qui se pose et qui s’impose dès les premières notes, l’articulation des pièces choisies, sa technique époustouflante sans être démonstrative, l’inventivité de ses improvisations, son intelligence de la narration.
Mêlant légèreté et profondeur, il nous emmène avec grâce dans son univers à partir de différentes esthétiques : jazz (Coltrane), blues, gospel et pop rock (Radiohead, Life on Mars de David Bowie, Dear Prudence des Beatles, …).
Avec une grande indépendance des mains, il superpose et fait dialoguer les voix en contrepoint parfois dans des tonalités très éloignées les unes des autres, tout en tenant le discours avec une évidence déconcertante. Du grand art…
Ce fut un grand concert, apaisant, intense, d’une musicalité exceptionnelle doublée d’une grande poésie. Que du bonheur…
Magique.
En deuxième partie « L’hommage à Michel Petrucciani. »
Difficile après l’intensité et la qualité de la première partie.
Malgré quelques beaux moments et les témoignages touchants d’Aldo Romano et de Tony Petrucciani le père de Michel, le concert fut trop décousu, en raison d’une succession ininterrompue de différentes formations. Dommage.
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