L’édition 2019 du festival se termine ce soir, cette nuit. Thomas Dutronc est l’invité phare de cette soirée qui joue les prolongations jusqu’au matin. Pour le jeune homme, venu ici en quasi inconnu il y a plusieurs années, l’épisode n’a rien d’anodin
Peut-être vous en souvenez-vous ? Il y a quelques éditions en arrière, Jazz à Vienne avait reçu Thomas Dutronc. Tout jeune. Encore inconnu. Sur la pointe des pieds : le New Orleans et le festival ne faisaient en effet pas bon ménage : lorsqu’on privilégie la création et l’improvisation, la répétition un peu mécanique de ce type de tempo n’était surtout pas ce que le festival recherchait en priorité. Pas d’animosité ici. Juste des options artistiques posées d’entrée et, à notre sens, évidentes.
A l’époque, Thomas Dutronc avait été un peu l’exception, le jeune talent qui, curieusement – là était l’originalité- abordait le jazz par une porte dérobée et inattendue : le new orleans, le manouche. Du quasi contre-courant. Enfin, on vous résume la façon dont tout ça avait été perçu à l’époque.
2019, quelques éditions après, Thomas Dutronc est cette fois quasiment la « star » de cette dernière soirée de Jazz à Vienne 2019, nuit pas comme les autres qui se prolonge comme on le sait au petit matin. Honneur aux courageux, aux fondus du sac de couchage, du thermos et du sommeil de plomb sur rocher labellisé antique. Rite parmi les rites du festival. Evènement unique, comme pour dire qu’un tel festival ne meurt jamais, pas tout à fait, pas totalement.
Revoici donc Thomas Dutronc. 12 ans après ce premier album qui l’avait fait connaître, ce Comme un Manouche sans guitare. De quoi emporter les indécis. 12 ans après, le guitariste n’a pas varié d’une ligne, a à ses côtés Sophie Alour, étonnante, Malo Mazuré, trompettiste et Pierre Baldy-Moninier tromboniste.
Une petite formation, toujours dominée par trois guitares mais qui embarque avec elle une ligne de cuivres dont on attend évidemment les contrechamps. Réussite ?
Suivront ou précéderont cinq autres formations. On vous la fait courte : Papatef en solo. Anomalie, emmené par Nicolas Dupuis, aux claviers. Bonga, vieux de la vieille, et Neneh Cherry. Artiste suédoise, elle navigue entre hip-pop et bien d’autres influences depuis plusieurs décennies.
Son parcours intrigue : on ne navigue pas depuis 30 ans dans des courants musicaux aussi divers sans avoir une boussole bien affirmée. C’est ce qu’elle nous propose de découvrir ce soir.
Rezzo 2018 : Obradovic-Tixier Duo
Enfin, la soirée débutera avec le lauréat du Rezzo de l’an dernier : c’est le Obradovic-Tixier duo qui l’avait emporté et qui, comme le veut le « règlement », démarrera donc la dernière soirée du Jazz à Vienne qui suit. L’exercice n’a rien de simple : livrer un set en temps imparti face à un public qui se prépare à la nuit, peu attentif, qui va, qui vient, qui regarde en l’air les avions et les passereaux passer, tient de la gageure. C’est d’ailleurs à cela qu’on repère les vrais musiciens.
Tout ca pour dire que la soirée s’embarque tout de même un peu dans l’inconnue : il s’agit de remplir un théâtre de 7 à 8 000 places sans une véritable tête d’affiche à se mettre sous la dent.
Magie de Vienne, magie du théâtre antique…
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