Née dans la douleur et l’incertitude et après une édition 2023 annulée, la 14 ème édition de ce festival aussi bref qu’attachant démarre jeudi. Quatre jours de musique, de rencontres, d’instants festifs et de petites ripailles. Au programme, des retrouvailles avec Michel Fernandez, Sébastien Félix mais aussi des découvertes comme aime le faire Jazz sur les Places depuis sa création
Pour réaliser une ambiance : prenez un vieux quartier de Lyon, un chapiteau, de préférence dans le 5ème, quelques centaines de passionnés, une scène attirante et un espace restauration inégalé : c’est Jazz sur les Places Lyon Festival
Il y a de multiples raisons à ne pas perdre une miette de ce Jazz sur les Places Lyon Festival qui démarre jeudi en fin d’après-midi dans le 5ème arrondissement de Lyon à l’ombre de l’église Saint-Georges.
D’abord, parce que les festivals de Jazz à Lyon se réduisent comme peau de chagrin ces dernières années. Ensuite, pour tout un tas d’autres raisons plus ou moins repérées (financières, goûts des programmateurs ou directives de leurs tutelles, télescopages d’évènements en tous genres et difficultés grandissantes à attirer des musiciens venant de loin, et notamment de Paris). Enfin et surtout, parce que cette 14ème édition, a bien failli ne pas avoir lieu, (son annulation avait d’ailleurs été annoncée au printemps).
Mais Philippe Dechèvre, le fondateur-président de Jazz sur les Places, étant du genre obstiné, tout est à peu près rentré dans l’ordre depuis. Et donc, jeudi 19, s’élance Jazz sur les Places, 14ème du nom sur la place Benoît-Crépu, pour quatre jours, jusqu’à dimanche.
Philippe Dechèvre aux commandes…. surtout lorsque ça tangue
Quatre jours de jazz, 9 concerts gratuits, et surtout une ambiance
Quatre jours de jazz, 9 concerts entièrement gratuits, de la fin d’après-midi à 22 heures, avec, chaque jour, des affiches et des styles très différents, comme le souhaite Philippe Dechèvre.
Jeudi, histoire de démarrer l’édition, le festival invite à une rencontre manouche d’importance avec le Tango Jazz Quartet, formation venue d’Argentine qui invite Sébastien Félix (qui avait au départ prévu de venir avec son quartet). Suivra le groupe Soleo qui invite également Sébastien Félix pour replonger dans l’univers de Django Reinhardt et de Stéphane Grappelli.
De Caroline Huynh Van Xuan à Michel Fernandez en une soirée
Caroline Huynh Van Xuan au clavecin, peut-être pas si tempéré que ça
Vendredi, le festival effectuera un virage complet, comme il aime le faire. Caroline Huynh Van Xuan et son trio en surprendront plus d’un par les rythmes et les mélodies mises en place mais surtout par la présence d’un clavecin, instrument rarissime sur la scène jazz hexagonale ou européenne. Le trio compte rendre hommage à Don Angle, claveciniste américain qui fut sans doute l’un des premiers à mêler jazz et clavecin. « Je suis à la recherche de choses inédites » confie Philippe Dechèvre à ce sujet comme à propos de « sa » programmation qui passe ainsi du modern jazz, au swing, du manouche au funk version George Duke, et du piano stride au big band pur et dur. On sera en terrain beaucoup plus familier en deuxième partie de soirée, puisque Jazz sur les Places retrouve Michel Fernandez. Le saxophoniste reviendra abondamment sur son dernier album (« Global Warning ») dont nous avons déjà largement parlé Jazz sur les Places Lyon Festival »et ponctuera son set d’incursions vers Sonny Rollins et quelques rythmes brésiliens qu’il affectionne.
Michel Fernandez…..est-il besoin de le rappeler ?
Samedi : plus de 5 heures de musiques
C’est écrit dessus….. bien gros pour que tout le monde puisse lire
Samedi, rendez-vous dès 16h30 avec l’Adrien Bernet Group, puis Inside the Movement et enfin, avec le Moses Bayona Band qui invite Julien Hucq. Soit plus de cinq heures de musique pendant lesquelles le public (3 500 personnes attendues pendant le festival) pourront se réconforter avec des ravioles de la Mère Maury et autres friandises concoctées sur place. De quoi se convaincre qu’on est bien à Lyon.
Adrien Bernet, vous dîtes ?
Enfin, comme il se doit, cette 14ème édition se conclura dimanche après-midi avec le Big Band MOP d’Oullins, un de ces Big Bands (18 musiciens) qui illuminent à leur façon l’agglomération lyonnaise année après année. Pour débuter (dès 13 heures), Cédric Grenelle sera sur scène. Seul, pour traiter de piano stride, qu’il maîtrise avec finesse.
Cédric Grenelle, dimanche….. une leçon de piano stride
Pour Jazz sur les Places Lyon Festival, cette 14ème édition, née dans la douleur, a sans doute une signification particulière : parce qu’en 14 ans, le festival a accueilli plus de 300 musiciens, dont Mario Stantchev, mais aussi parce qu’il revient de loin. Non seulement, l’édition 2020 avait été annulée, pour cause COVID, mais trois ans après, en 2023, ne voilà t’y pas que les autorités avaient purement et simplement supprimé l’édition pour cause de coupe du monde de rugby………
Facebook
Twitter
YouTube
LinkedIn
RSS