C’est le plus ancien big band de la région, né en 1975 de la rencontre d’un groupe de musiciens sur les gradins du théâtre antique de Vienne avec l’orchestre de Count Basie. L’illumination : et pourquoi nous, on n’en ferait pas autant ? Depuis cette date, Mystère Swing dit jusqu’à présent “Big Band de Saint-Priest” , a largué les amarres d’une mairie qui s’en désintéressait pour partir s’installer dans un local tout neuf, à Vaulx-en-Velin, accompagné cette fois d’un mécène en béton.
Mystère Swing c’est l’histoire d’une fidélité. Celle d’un noyau de musiciens de jazz amateurs qui avaient, qui ont toujours l’ambition de jouer le jazz comme à l’époque des grands Big Band..
Été 1975 : le théâtre antique de Vienne reçoit le big band de Count Basie.
Sont notamment assis là, sur les gradins de jeunes musicien comme Denis Peillot, actuel président de Mystère Swing et pianiste, Gilbert Tiezzi, responsable de la communication et saxophoniste et Gilles Gaviot-Blanc, clarinettiste qui s’enflamment pour cette incroyable machine à swing.
“ Nous avons été tellement éblouis que nous nous sommes dits : il nous faut aussi créer un Big Band. C’est ainsi qu’un an plus tard est né « Mystère Swing », se remémore Gilbert Tiezzi,
Un ciment : l’amitié
Le pari est lancé : Mystère swing est né à partir de musciens viennois et de Saint-Priest, cette dernière commune l’accueillant alors à bras ouverts et lui fournissant un local.
Aussi étonnant que celà puisse paraître, ce noyau d’origine est toujours là, ce qui a permis à Mystère Swing, alors accolé d ‘un “ Big band de Saint-Priest” identitaire, de traverser les décennies, enchaînant les concerts chaque année.
Parmi ses grands faits d’armes musicaux : les première parties de grandes stars du Jazz, et quelques guests stars de l’envergure de Stéphane Grappelli, Claude Bolling, Michel Legrand, Rhoda Scott, Eddy Louiss ou Martial Solal. Il s’est produit sept fois à Jazz à Vienne ; ou a encore participé en 2005, à la soirée de clôture des « Nuits de Fourvière » devant 4 000 spectateurs, etc.
Sa caractéristique et sa plus-value est aussi d’avoir un chanteur, Daniel Beguin dont le répertoire va d’Harry Connick à Kevin Mahogany, en passant par les grandes standards de Frank Sinatra, Nat King Cole ou Tony Benett.
Problème : Gilles Gascon, le nouveau mairie de Saint-Priest élu lors des avant-dernières élections, se désintéresse totalement de la musique et donc de Mystère Swing qui peu à peu voit ses subventions fondre comme neige au soleil et la salle qui lui était attribuée disparaître dans une opération de reconstruction.
“Il est important pour un big band d’avoir sa propre salle fermée à clef lors qu’on répète deux heures par semaine, on ne peut pas à chaque fois prendre une heure de plus pour installer pour réemballer nos instruments”, explique Gilbert Tiezzi.
Un mécène en béton
Car Mystère Swing est une pure affaire de bénévoles, c’est le cas pour la plupart de ses 19 musiciens, amateurs ou semi-amateurs animés par le seul bonheur du souffle du swing et de l’appartenance à une grande famille musicale, hormis le chef depuis vingt ans, Michel Rodriguez (compositeur, arrangeur, saxophoniste et pianiste) qui, lui, est un pro.
« En fait, notre ciment, outre la musique bien sûr, c’est d’abord et avant tout l’amitié. Nos liens sont restés très forts », se félicite Gilbert Tiezzi, présent au sein de ce Big Band depuis les tout premiers jours.
Saint-Priest n’exprimant plus son attachement à son big band, celui-ci connaît alors un vrai risque de disparaître.
La bonne étoile du groupe est un industriel mécène, Laurent Carrion, à la tête de plusieurs entreprises du BTP riches de plus d’une centaine de salariés. Il est passionné de musiques et d’art : il accompagne déjà des manifestations culturelles comme les Nuits de Fourvière ou le Festival de Pérouges .
Basé à Vaulx-en-Velin, il propose un toit tout neuf au Big Band qui vient donc de changer de port d’attache et s’est installé en terre vaudaise, une ville jazzique par ailleurs puisqu’elle accueille AVaulx Jazz l’un des deux festivals de jazz de la Métropole, avec Saint-Fons Jazz.
La municipalité vaudaise voit donc d’un bon œil le nouvel ambassadeur de la commune.
La seule demande du nouveau mécène de Mystère Swing est que la formation adopte sur ses pupitres les codes couleurs de son entreprise pour le moins décapants car signés du grapheur lyonnais Laurent Jakè, ainsi que sa “base line” qui colle bien au Big Band “ Life is a party “. Traduction : “La vie est une fête !” Un slogan qui lui va comme une (petite) fleur, dirait Sydnet Bechet…
-”Mystère Swing” sera à la Verrière des Cordeliers à Sainte-Colombe (Rhône), le vendredi 27 novembre 2020 et auparavant, le jeudi 19 novembre au Hot Club de Lyon, rue Lanterne.
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