Comme chaque année, près de 75 000 festivaliers gagneront Cybèle, âme du festival, où sont organisés la plupart des concerts gratuits du festival. On en redemande !
On en parle évidemment moins que du théâtre antique qui mobilise ordinairement toutes les attentions. Pourtant, si l’on considère le nombre de concerts distillés chaque jour durant toute la durée du festival, du vendredi 28 juin au samedi 13 juillet, les scènes de Cybèle l’emportent haut la main.
Cybèle ? D’abord un ensemble de ruines du plus bel effet qui vous met immédiatement dans le bain viennois, entre archéologie et musiques innovantes. Un mélange paysager entre vieilles pierres et gazon taillé court sur lequel il fait bon écouter le concert du moment. Ensuite, c’est le site choisi par le festival pour héberger durant la quinzaine les trois scènes du festival « Out » : Le Kiosque, la scène de Cybèle et celle du théâtre municipal. Trois scènes lovées près d’augustes murs qui fleurent bon l’ancienne présence romaine. Trois scènes libres d’accès, gratuites, aux ambiances différentes, qui fonctionnent pratiquement non stop de midi à 2h30 du matin et qui, le plus souvent, affichent complet.
D’abord une aubaine pour les big bands
C’est d’ailleurs là que Jazz à Vienne sonnera les trois coups de cette édition : vendredi 28 juin, 12h30, en effet monteront sur la scène de Cybèle les musiciens qui composent le big band du CRR de Lyon. Une machine à sons déjà largement rodée qui n’en est pas à sa première invitation ici. Ce grand orchestre ne sera d’ailleurs pas le seul. Comme lors de chaque festival, de nombreuses grosses formations se succèderont sur la petite scène. Notamment régionales : ainsi le 1er juillet, le big band du Conservatoire de Vienne, le 2 juillet le Mystère Swing Big Band. Le 4 juillet ce sera au tour du big band du CRR de Saint Etienne de distiller ses standards puis, le 5, le big band de Brignais, le 6 celui de Beaurepaire, le 8 celui de Voiron. Ajoutez-y quelques grosses formations américaines, issues d’universités le plus souvent : ainsi, mardi 9, le Utah State University Jazz Ensemble ou le jeudi 11 l’University Missouri Saint-Louis.
On comprend alors d’autant mieux l’intérêt de Cybèle que depuis quelques éditions, les big bands se font rares sur la scène du théâtre antique, et qu’ont disparu de la programmation ces grosses machines américaines emmenées le plus souvent par un leader charismatique.
L’avantage ici est de découvrir, ou de redécouvrir, les talents que recèle la scène musicale régionale, laquelle compte en effet un bon nombre de grands orchestres peu ou mal mis en valeur.
Du jazz jusqu’à plus soif et jusqu’au milieu de la nuit
C’est pas le tout : outre ces grosses formations qui démarreront le plus souvent vers midi la scène de Cybèle, de multiples formations sont invitées à se produire ici, tout au long de l’après-midi et en soirée. Du jazz jusqu’à plus soif : d’ailleurs, Jazz à Vienne rappelle opportunément que sur les 250 concerts organisés durant la quinzaine, les trois quarts sont gratuits et le plus souvent accueillis ici. Il y en a pour tous les goûts et toutes les esthétiques et à toutes les heures. Certains rendez-vous programmés sont déjà très attendus : tels Daniel Zimmermann ou Lionel Martin et Sangoma Everett en duo.
D’autres seront plutôt à ranger dans les découvertes. L’essentiel est ailleurs, dans cette faculté qui est donnée d’écouter du jazz durant près de dix heures chaque jour sans bourse délier.
Surtout qu’en soirée, le sortilège dure encore : il faut alors se transporter au théâtre municipal, à quelques marches de là pour écouter les ultimes concerts de la soirée, ceux du Club de Minuit et du Jazz Mix, priés d’alterner désormais pour cause de budget. On reviendra plus tard sur les invités de ces deux scènes qui ont toujours su avant les autres programmer des talents en devenir. On se souvient encore de l’effet James Carter lorsqu’il avait débarqué un jour ici, encore totalement inconnu.
Bref, on comprend mieux alors le succès de Cybèle, ancre du festival avec ses 76 500 spectateurs (chiffre 2018), lieu de vie, de créations et de rencontres à part entière.
• Les trois premiers jours du festival, Cybèle accueille également le tremplin Rezzo : des orchestres originaires de la plupart des régions de France viennent en découdre devant un jury. Chaque jour, trois formations sont programmées (16h, 17h30, 19h) mais il n’y a qu’un seul vainqueur. Pas simple la vie d’artiste.
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