Paris, 2 octobre 1947, la rupture est consommée entre les fondateurs du Hot Club de France : le moderne Charles Delaunay (fils des peintres Sonia et Robert Delaunay) et Hugues Panassié, le gardien religieux d’un jazz “authentique” qui ne considère pas le Be-bop comme étant du jazz. À Lyon, une poignée d’étudiants des Beaux-Arts et du Lycée du Parc se délectent des chorus des boppers Gillespie et Parker. Ils se retrouvent ponctuellement dans une maison des jeunes, rue des Marronniers, pour appliquer les leçons innovatrices de leurs idoles. Non loin, Roger Planchon met en scène ses premières pièces au théâtre des Marronniers.
Tout est à découvrir. La bande d’étudiants migre ensuite au sous-sol de La Bellecordière , un bar fréquenté par les journalistes du Progrès , tout proche (dans l’actuel immeuble de la Fnac). Le 8 décembre 1948, notre confrère Henri Gautier, le fils d’un industriel du textile Henri Devay et le saxophoniste Raoul Bruckert déposent les statuts d’un “Hot Club de Lyon” réformiste, après avoir obtenu la dissolution de la précédente association, créée en 1940 qui végétait.
Sidney Bechet, Boris Vian, Juliette Gréco, Miles Davis, Charles Delaunay
Le quartet de Raoul Bruckert se produit au rythme de deux à trois réunions hebdomadaires. Sidney Bechet, Boris Vian, Juliette Gréco, Miles Davis, Charles Delaunay font escale dans ce club très Saint-Germain qui subit périodiquement les caprices du Rhône. En 1951, changement de lieu (plus sec) au 5 rue de la Fromagerie. L’itinéraire du Hot Club passe ensuite par une auberge de la rue Royale en face de la Mère Brazier , puis s’arrête un temps rue de l’Arbre-Sec, qui sera le théâtre de folles révolutions artistiques (performances et happening du groupe Fluxus de Ben) et musicales avec la création en 1977 de l’Arfi (Association à la recherche d’un folklore imaginaire) de tendance plus avant-gardiste. Puis le Hot réintègre le sous-sol de la Fromagerie avant de trouver son refuge actuel, au 26 rue Lanterne.
En décembre 2017, Gérard Vidon qui a remis debout le Hot pendant ses trente-sept années de présidence, a passé le relais à Sami Chidiac. Entouré d’une équipe ambitieuse, le nouveau président veut donner un second souffle à la Mecque du jazz à Lyon qui fête son 70e anniversaire. À suivre…
L’article 05/06/2018 – Article sur les 70 ans du Hot Club de Lyon par Fred Bruckert (Le Progrès) est apparu en premier sur Hot Club de Lyon.
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