C’est un concert en demi-teinte qu’a donné au théâtre antique de Vienne, le mardi 9 juillet Diana Krall. Stacey Kent a su en revanche, de son côté se révéler une vrai passeuse d’émotions.
La soirée du mardi 9 juillet de Jazz à Vienne a été consacrée aux voix de femmes, en l’occurrence de deux super-jazzwomen reconnues : l’Américaine Stacey Kent et la Canadienne Diana Krall, deux grandes habituées de Jazz à Vienne.
La dernière fois que Diana Krall est venue à Vienne, c’était il y a cinq ans, en juillet 2019. Elle avait auparavant brillé sur la scène gallo-romaine par trois fois : en 2008, 2010 et 1016.
En 2019, elle avait donné un concert magistral, donnant alors un aperçu de son quinzième et dernier album paru peu avant et avait laissé un excellent souvenir, soirée magique ou presque. Déjà devant près de 5 000 spectateurs
Pas cette fois, cependant dans le cadre de cette 43ème édition du Festival. Cinq ans, après, elle a effectué mardi 9 juillet un concert en demi-teinte, plutôt mou, sans peps, cherchant en fait un rythme qu’elle n’a pas trouvé. Un manque de générosité aussi, la diva canadienne se contentant de faire le job, sans le petit truc en plus, ni l’enthousiasme qui favorise l’adhésion immédiate du public. La fatigue, tournée trop lourde ?
Son jeu de piano n’a heureusement pas perdu en revanche de son inventivité et elle était de surcroît fort bien entourée, ce qui a permis de limiter les regrets.
Qui plus est, se la jouerait-elle de plus en plus diva ? Si aucune photo d’elle n’accompagne cet article, c’est qu’en matière d’image la Canadienne avait imposé aux organisateurs du Festival viennois ses conditions pour le moins strictes avec quatre photographes triés sur le volet et en imposant de surcroît des angles de prise de vue très précis à respecter ! La générosité dans tous les sens n’est manifestement pas la qualité première de Diana Krall !
On ne peut pas en dire autant de Stacey Kent qui l’a précédée. L’inverse, presque…
Fort joliment accompagnée de son mari Jim Tomlinson au saxo et à la flûte traversière et du pianiste américain Art Hirahara qui a signé plusieurs arrangements pour elle, elle a su dérouler de très belles compositions, de provenance très diverses dont certaines tirées de son dernier album, « Postcard lovers » mais aussi de Georges Moustaki ou d’Antonio Carlos Jobim, l’inventeur de la bossa nova, qu’elle adore et qui va être l’un des thèmes de sa prochaine tournée.
Mais c’est sans doute dans l’interprétation de la version anglaise du « Ne me quitte pas « de Jacques Brel qu’elle se révéla la plus éblouissante : une vraie passeuse d’émotions…
Photos : Jean-François Merle
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