Concert à souligner au Périscope cette semaine : au moment où Lyon plonge des deux pieds dans les Nuits Sonores, le caveau accueille Louis Sclavis, Dominique Pifarely et Vincent Courtois : clarinettes, violon, violoncelle.
Un concert en forme d’aubaine : même si Lyon constitue sa base, les présences de Louis Sclavis du côté du Rhône sont rares. Qui plus est en compagnie des deux musiciens qui seront sur scène mercredi soir à ses côtés : des figures familières puisque, rappelait un jour le clarinettiste, il joue avec le violoniste très régulièrement depuis plus de trente ans et avec Vincent Courtois depuis deux décennies.
Chez eux, une même esthétique, une même démarche, où l’exécution ne va jamais sans une exploration musicale ambitieuse, totalement libre, et revisitée à chaque nouvelle interprétation.
Au sujet de telles aventures, on se pose parfois la question des frontières si mouvantes du jazz, pour mieux se convaincre que, précisément, cette musique ne saurait s’en laisser imposer.
Si le concert de mercredi évoquera l’album Asian Field Variations que les trois musiciens viennent de livrer chez ECM, n’en attendons pas pour autant une lecture trop fidèle ou trop au pied-de-la-lettre, même si, proximité aidant de ce coin de Bresse où Sclavis a élu domicile il y a quelques années, quelques titres de l’album nous apparaissent indéniablement familiers (Mont Myon).
C’est tout l’art de cette musique qui ne cesse de se nourrir de la richesse et des états d’âme de chacun : métamorphose constante au gré du jeu, de l’atmosphère, de ces mille riens qui viennent échafauder ces sons éphémères.
Pour la circonstance, les trois musiciens se connaissent et se pratiquent avec suffisamment d’intensité pour en profiter, pour, chaque fois, aller plus loin, autrement.
Parmi les dernières apparitions de Sclavis à Lyon, on se souvient bien sûr de son passage à Vaulx-en-Velin il y a trois ans. De ses performances sur des images de film.
Ou encore de ce duo avec Vincent Courtois, une fin d’après-midi, dans les locaux de Renault VI, qui n’était plus Berliet mais qui n’était pas encore Renault Trucks.
Deux tentatives parmi les innombrables voulues par le musicien et qui émaillent un parcours musical qui reste en tous points rare.
-Concert au Périscope, 13 Rue Delandine, 69002 Lyon, mercredi 9 mai à 21 heures (ouverture des portes 18 heures).
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