La soirée Cuba de cette 40ème édition, vendredi 2 juillet, n’a pas dérogé à la règle : chaleur, émotion surtout lorsque Omara Portuando rejoint sur scène le pianiste…..et le public
Roberto Fonseca est un peu dans son jardin à Vienne. Quelle que soit la formation qui l’accompagne, les thèmes qu’il décide de jouer ou les invités appelés à le rejoindre sur scène.
Hier soir, le temps d’une soirée Cuba au succès garanti, le pianiste n’a pas failli. En trio, et de temps en temps étoffé du bouillonnant saxophoniste Ben Wendel, il s’est laissé aller à ce qu’il sait le mieux faire : prendre possession de son espace dansant, chantant et vital, bardé de claviers sur lesquels il picore au gré des morceaux qu’il décide de visiter.
Bien aidé par une basse et un batteur qui sait ponctuer avec fougue et discrétion comme il faut ses pleins et les déliés, le pianiste, un œil sur le public, un œil sur un ordinateur emmène le théâtre (bien rempli) dans son univers : rythmes cubains nourris de bien autres apports, du classique au funk en passant par des harmonies qu’il s’approprie avec gourmandise.
Si ça démarre en forme de balade convenue, Roberto Fonseca reprend très vite sa liberté de sortir de l’épure attendue en nourrissant son jeu de multiples inflexions et clins d’œil savoureux.
Le temps d’une longue intro qui pourrait durer indéfiniment, il n’oublie pas d’associer le public et de dévier quelque peu en one man show un brin automatique. Mais le naturel revient vite.
Au gré des thèmes ou de quelques facéties, il court chercher la réplique auprès d’un public largement conquis, comme c’est quasiment toujours le cas ici lors des soirées Cuba, surtout lorsqu’elles en appellent au souvenir du Buenavista Club, dont le concert sur cette même scène il y a près de dix ans semble encore y résonner.
Omara Portuando : Cuba toujours
D’ailleurs, en parlant de Buenavista, c’était évidemment le moment le plus attendu : lorsque Omara Portuando rejoindrait enfin Roberto Fonseca. Cuba toujours et quel Cuba !
Elégante, souriante, la voix étonnamment placée, la vieille dame assise face au public a l’art de nouer avec le théâtre une relation complice et décontractée, multipliant les évocations, reliant passé et présent dans un moment de grande émotion. Tout n’était certes pas parfait dans cette évocation mais l’instant était plus que symbolique.
La soirée avait débuté avec Richard Bona et Alfredo Rodriguez. Rythmes, chaleur, décontraction et gaieté auront marqué ce préambule d’une soirée qui avait perdu sur le chemin Kenny Garret.
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