L’un des concerts phares des deux mois des « Nuits de Fouvière », avec celui du groupe « Arcade Fire », était constitué, le mardi 25 juillet par celui de Norah Jones.
Auréolée de la sortie de son dernier opus, à la tonalité jazzy, en 2016 « Day breaks », elle se révèle telle qu’en elle-même. Même absence totale de présence scénique, hormis des déplacements du piano à l’orgue ou pour se s’installer, debout guitare en main, au centre de la scène, face au micro. Elle est avare de mots.
Sa seule présence scénique, c’est sa voix, mais quelle voix ! Chaude, moelleuse, caressante, au timbre clair, unique et reconnaissable entre toutes, avec ses modulations aussi expressives qu’un 1er grand cru classé de Bordeaux.
C’est la reine de la ballade. Un seul morceau un peu plus rythmé en fin de concert : on sentait l’orchestre désireux de lâcher la bride, mais ce fut le seul moment un peu hot.
Malheureusement, sa formation n’a que peu l’occasion d’effectuer quelques soli.
Elle-même ne scate pas, elle reste strico sensu, dans le cadre de ce spectacle très formaté, très léché.
A l’instar d’ailleurs des jeux de lumière en scène particulièrement travaillés et il est vrai particulièrement réussis, en s’appuyant sur les voiles accrochés en fond de scène et ondulant sur le petit vent du soir, comme le concert ondule lui-même pendant toute la soirée sur les ballades jonissimes.
Sinon la fille de la star de la sitar indienne Ravi Shankar aux 50 millions d’albums reprend de nombreux morceaux de son dernier album, « Day Breaks », y rajoutant en final pour le plus grand plaisir des 4 500 festivaliers présents sur les gradins, quelques-uns de ses plus grands succès : « Come away with me » et, bien sûr, le tube planétaire, « Don’t know why ».
Avec son dernier album, Day Breaks, Norah Jones revient à ses premières amours, le jazz, avec de douces mélodies pianotées, accompagnée à la guitare, contrebasse et batterie, sur lesquelles s’enveloppe comme autant de caresses, sa voix chaude avec une langueur étudiée.
Un chanteuse très sage pour un public très sage, l’enfilement des ballades se révélant à la fin il est vrai, un peu monotone. On aurait aimé voir quelque peu passer lors de ce concert un peu trop formaté, un (tout) petit vent de folie, d’inattendu. Il reste heureusement la voix de la New-Yorkaise servie par des mélodies joliment ciselées qui savent raconter une sensibilité à fleur de peau.
Bref, un concert qui ne laissera pas comme la Nuit du Blues quelques jours auparavant, un souvenir impérissable, mais qui a permis de s’enfoncer avec douceur et une grande suavité, vers le terme des Nuits.
« Si on est tous libres, pourquoi on ne nous laisse pas tous tranquilles », murmure-t-elle dans son dernier album. Ça, c’est tout Norah !
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