On démarre en effet mercredi sur un trio en apparence on ne peut plus classique, piano-contrebasse-batterie. Aux commandes (encore que…) le pianiste Mark Priore, entouré de Benoît Quentin à la contrebasse et de Zaza Desidario à la batterie. Trois musiciens familiers de la scène lyonnaise et du Hot Club tout particulièrement, ensemble ou séparément. En fait, un trio parfaitement équilibré où il est sans doute malvenu d’installer une hiérarchie, sauf que mercredi, les trois amis mettront leurs pas dans ceux du pianiste Brad Mehldau et qu’on sera évidemment un peu plus attentif encore au clavier : à charge en effet pour Mark Priore, à travers un mix de standards et de compos et le temps d’un hommage au pianiste américain, de recréer ou d’évoquer ses fulgurances, cette assise si simple en apparence mais qui déroute toujours même si les salles où Mehldau est désormais abonné se prêtent rarement à l’écoute que requiert le musicien. Le concert est évidemment aussi l’occasion de retrouver le batteur Zaza Desidario, présent à Lyon depuis déjà quelques années et qui ne cesse de changer d’horizon, passant des rythmes de son Brésil natal à tant et tant d’autres approches, que ce soit un jour avec un Big Band ou, récemment, de ce quartet quasi classique où il venait donner la réplique à un piano, un violoncelle et une clarinette.
Crossing : à la recherche de quelques duos piano-saxophone de légende
Le lendemain, jeudi, le Hot accueille un tout autre petit monde, fait du duo que constituent Xavier Belin au piano et Baptiste Poulin au saxophone. Un duo constitué sous le signe du « Crossing » : comprenez de ces rencontres entre un piano et un saxophone qui font et refont le jazz de ces dernières décennies. En la matière, on croule sous le nombre. Mais, sans doute, certaines sont plus réussies que d’autres, se sont mieux trouvées, ont marqué beaucoup plus à la fois leur époque et les jeunes musiciens qui transpiraient des après-midi entiers à tenter de s’approprier leurs improvisations. Au menu annoncé, figurent Stan Getz et Kenny Baron et quelques autres tels Martial Solal et Lee Konitz, ou Brad Melhdau et Joshua Redman. Il y en aura évidemment d’autres.
Place au big band même si on manque de place
L’une des particularités du Hot Club, parmi bien d’autres, est celle de programmer, toujours et encore, des big bands, de couleurs variées, mais qui affichent toujours, année après année, et malgré les difficultés du genre, une belle constance. Parmi eux, le Big Band d’Oullins, qui une fois ou deux dans l’année, débarque en force au Hot. A la direction, Carine Bianco. Et devant elle, quelque 17 musiciens, coudes serrés et genoux dans les pupitres : outre la rythmique, tout ce qu’il faut en matière de cuivres, dont des flûtes très présentes, sans oublier un accordéon, tenu par Sophie Himmelberger. Le tout s’exprimant sur des compos originales qui mettent bien en valeur l’harmonie d’ensemble. Ils seront donc au Hot le vendredi.
Ben Guyot en sextet dont trois saxophones : surprenant
Enfin, la semaine se terminera non pas sur une de ces formations « oldie » ou new- orleans habituées du Hot mais sur un sextet étonnant fomenté par le contrebassiste Ben Guyot, un habitué des scènes lyonnaises. La composition du sextet est originale : la rythmique sera en effet entourée de trois saxophones : Boris Pokora, Jean-Salim Charvet et Paul Sanson. Ajoutons Noé Sécula au piano et Adrien Bernet aux drums et voilà donc un sextet aguerri. Au programme, évidemment, compos et standards revisités, comme autant de prétextes pour suivre une formation solide, qui mêle habilement talents et horizons.
Hot Club de Lyon : tous les concerts démarrent à 20h30.
De mercredi à samedi. 26 rue Lanterne. Lyon 69001
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