Excité à l’idée de pouvoir écouter Malka Family, un band funk qui a accompagné nombre de mes virés festives adolescente et post-adolescente et dont les heures de gloire se situe entre la fin des années 80 et 90, je sirote un breuvage à l’éthanol impatient de découvrir ce fameux kif promis par l’ensemble. Le retour du kif, titre de leur dernier album, montre que la formule n’a pas changé d’un pouce : rythmique funk, texte décalé et humoristique et surtout une bonne dose de bonne humeur.
Leur arrivée sur la scène du théâtre antique se fait selon la tradition funk de l’introduction d’un concert, un riff agrémenté de quelques incantations bien appuyés et rythmiques pour présenter les musiciens, bien qu’un peu tendre à mon goût, et pour mettre rapidement le public dans l’excitation funk.
Jusque-là, je suis conquis et surement très bon public dès lors que je sens l’envie et le plaisir d’être sur scène et de contenter le public.
La surprise vient de leur accoutrement tous aussi excentriques les uns que les autres : le guitariste est torse nu avec autour du cou un collier indien, une des choristes porte une robe violette platine avec des strasses bien criardes ou encore un autre choriste est vêtu d’une cape comme Superman avec comme inscription le M de Malka Family et porte des lunettes dont la monture est ornée de feuille de cannabis.
Bref, c’est bien décalé et ce n’est pas sans me déplaire, d’autant plus quand au milieu du concert apparait un immense coq au torse noir pour venir danser et chauffer le public !
Ils nous servent quelques airs qui ont fait leur succès, tous des ouf, Malka on the beach, Roller et quelques titres de leur dernier album, donne-moi ça ou Poulet cuit. Le public des premières loges est conquis mais ça s’étend pas aux places assises du théâtre antique. Le public parait globalement amusé, séduit et surpris par instant mais le concert manque cruellement de diversité mélodique et rythmique et surtout il manque l’essence même du funk, l’intensité et la puissance rythmique. Bref, un moment bon enfant, décalé, sympa mais pas vibrant.
La suite de la soirée ne va d’ailleurs pas rendre service à la prestation du groupe français, même si l’objet d’une soirée funk n’est pas de mettre en compétition les groupes entre eux ; mais force est de constater qu’en terme d’intensité, de puissance vocale, de professionnalisme et de niveau technique on est passé de 1 à 10 avec Le Earth,wind and fire expérience avec l’emblématique guitariste Al Mackay, membre et compositeur du célèbre groupe et compositeur de titre planétaire et indémodable, september, boogie wonderland et let’s gone.
Un show bien huilé
D’emblée, ils en imposent, un show bien huilé, avec trois excellents vocalistes au registre vocal très large et dont l’interprétation témoigne d’une incarnation puissante de leur amour pour la disco funk.
J’ai été particulièrement touché par les chants de Tim Owens, d’une intensité rare et porteur de nombreux messages d’amour tant vers le public que vers Al Mackay à qui il rend un vibrant hommage en fin de concert en rappelant tout de même ses nombreux titres dont 3 grammy awards.
Une célébration à l’américaine avec beaucoup de tendresse et d’élégance. Au sujet du concert proprement dit, je craignais une prestation trop bien ficelée et organisée à la note près ( comme lors de leur dernier concert à Vienne ), ce fut le cas mais pour autant, on a eu droit à des interprétations de tubes vraiment incarné par chacun des musiciens et portés par une rutilante et inspirée section cuivre. Une belle surprise agrémenté de solos qui ont enflammé le public notamment celles du saxophoniste Ed Wynne, descendu pour l’occasion au cœur du public pour une déambulation vibrante, et du chanteur Tim Owens, touchant et habité par une espèce de foi dont seuls les américains ont le secret.
Au terme du concert, le public a eu droit à une séance de dédicace par les 3 choristes avec séances de photos pleines de chaleurs et de sourires.
Je rentre chez moi avec de multiples airs qui ont bercé mon histoire et surtout plein d’énergie et le Smile, funky bien entendu…
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