Se faire rare mais ne pas louper son retour……le guitariste n’a pas fait dans la demi-mesure pour son retour à Vienne après dix ans d’absence. En solo, duo ou trio, il a, durant pendant plus de 90 minutes, égrené son talent et son histoire. Pour suivre, le retour de Sixun après tant d’années d’absence a lui aussi comblé un théâtre antique aux aguets mais pressé par l’heure tardive
Même s’il n’avait plus foulé la scène du théâtre antique depuis 10 ans, le retour de Pat Metheny l’avant dernier soir du festival aura plus été une confirmation qu’une réelle surprise. Encore que…. Qu’il s’agisse de la longueur du set (plus de 100 minutes), ou de son souhait d’assurer la première partie de la soirée avant Sixun, bousculait, c’est vrai, l’ordre établi, admis.
Positionné en retrait de la scène, et même s’il a tenu à démarrer par deux thèmes joués en solo sur une guitare inédite et connue comme telle, Pat Metheny avait orchestré ce long set en s’entourant de deux pépites de la jeune génération : le batteur Joe Dyson et le multi-claviers Chris Fishman. Pas de basse en effet, le rôle étant pour l’essentiel tenu par le pianiste, ce qui n’a pas toujours convaincu.
Mais, pour qui l’aurait oublié, ces thèmes ponctués d’un sempiternel « Merci Beaucoup » un peu court, auront permis de se rafraîchir la mémoire : prolixe, disert, le guitariste aura livré un florilège, un best-of et une démonstration.
Prétexte des envolées, ce dernier album (Side Eye Project) qui en précède d’ailleurs un autre, en solo, déjà dans les tuyaux.
Bizarrement, les photographes auront pour l’occasion déserté cette fosse d’avant scène qui leur est ordinairement réservée pour mieux se consacrer à Sixun dont les membres sont évidemment des plus expressifs sur scène. Dommage : les postures de Pat Metheny assis, en solo, penché sur cette guitare unique aux multiples cordes et qui démarraient le set méritaient le cliché.
Ces deux thèmes joués sur fond de coucher de soleil tenaient d’ailleurs plus de la poésie intimiste et permettaient de renouer avec un fil ou une histoire qui s’étaient estompés.
Le reste a suivi, sans fausse note, sans anicroche sauf ce piano acoustique à la sonorité parfois sans nuances. Qu’il s’agisse des passages en solo, dont ce rappel joué en acoustique, ou en duo avec l’un ou l’autre de ses jeunes comparses ou bien sûr de ces thèmes joués en trio, donnant la mesure de l’intégration par la jeune génération de l’héritage proposé.
Sixun : retour du sextet quasi-complet : une belle performance
Sixun pour suivre. Un retour sur scène annoncé, attendu, à la suite de l’arrivée de ce court album (Unixsity) le premier depuis de longues années, paru l’automne dernier.
Après des années de pause, de risque d’effritement, le retour du sextet quasi-complet (tous là à l’exception du percursionniste) aura servi de grandes retrouvailles. Même si le début du set tourna un peu sur lui-même, les six héros auront vite retrouvé une sorte de surmultipliée farceuse et libre de toute contrainte. Les mêmes donc, se jouant de 40 ans d’histoire (le groupe s’était constitué en 1984).
Enthousiastes comme au premier jour. Guitare et saxo (Louis Winsberg et Alain Debiossat), basse et claviers (Michel Alibo et Jean-Pierre Como) et batteur et percussions (Paco Sery et Stéphane Edouard). La même volonté d’entraîner le public, sur fond de facéties, de solos inspirés et d’une cohésion qui à l’évidence remonte le temps en se jouant de lui. Convainquant.
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